L’année 2025 se profile comme une étape décisive dans l’évolution de l’économie mondiale. Entre protectionnisme croissant, incertitudes multiples et résilience économique, les acteurs économiques et politiques devront naviguer dans un environnement marqué par des bouleversements profonds.
Trois thèmes majeurs — protectionnisme, incertitude et résilience — se détachent comme les piliers des débats économiques de cette année.
Le retour du protectionnisme : un réalignement économique
Avec le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, l’économie mondiale pourrait amorcer une période de repli sur soi.
L’administration américaine envisage une série de mesures protectionnistes qui incluent l’imposition de droits de douane allant de 10 à 20 % sur toutes les importations, et jusqu’à 60 % pour les produits chinois.
Ces annonces traduisent une volonté claire de redéfinir les termes des échanges commerciaux internationaux.
Si ces mesures se concrétisent, elles pourraient entraîner une fragmentation des chaînes d’approvisionnement et une intensification des tensions commerciales.
Pour la Chine, cible principale de ces initiatives, la réponse pourrait passer par une diversification de ses partenariats économiques et le renforcement de ses présences sur d’autres marchés, notamment en Europe, en Afrique et en Asie.
Toutefois, ces efforts risquent d’accroître la concurrence, notamment avec une Europe déjà sous pression.
L’incertitude : une constante de l’économie mondiale
Le FMI et la BCE ont émis des avertissements clairs sur le climat d’incertitude qui dominera en 2025.
La politique américaine, marquée par des orientations protectionnistes, est une source majeure de préoccupation, mais elle n’est pas la seule :
– En premier lieu, les tensions géopolitiques : les conflits en cours, notamment au Proche-Orient, ont le potentiel de perturber durablement les marchés de l’énergie. Toute escalade pourrait accentuer les pressions sur les économies dépendantes des importations d’énergie, en particulier en Europe et en Asie.
– En deuxième lieu, la fragilité européenne : l’Europe, moteur traditionnel de la croissance mondiale, fait face à des défis structurels.
L’industrie européenne, confrontée à une concurrence chinoise féroce, doit également composer avec des difficultés internes, notamment en Allemagne. Cette dernière est prise dans une spirale de crises économiques et sociales qui nécessitent une réforme urgente de son modèle économique.
– En troisième lieu, les effets déséquilibrants des politiques monétaires : les banques centrales, bien que prêtes à réduire progressivement les taux d’intérêt, opèrent dans un contexte où toute erreur de calibrage pourrait exacerber les tensions financières.
Résilience : il y a des éclaircies dans un ciel nuageux
Malgré ce contexte tendu, des signaux positifs émergent, laissant espérer une capacité des économies à surmonter les obstacles.
L’OCDE prévoit une croissance mondiale d’environ 3 % en 2025. Plusieurs facteurs soutiennent cette résilience :
– Premier facteur, la désinflation : la baisse continue de l’inflation soulage les ménages et réduit les coûts pour les entreprises.
– Deuxième facteur, l’innovation et la diversification : les économies investissent dans des secteurs stratégiques tels que les énergies renouvelables, la technologie et les infrastructures, renforçant ainsi leur capacité d’adaptation.
– Troisième facteur, la stabilisation des taux d’intérêt : une politique monétaire plus accommodante pourrait favoriser l’investissement et soutenir la croissance à moyen terme.
Les perspectives 2025, des enjeux déterminants pour l’avenir
L’année 2025 ne se limitera pas à une simple adaptation aux nouveaux paradigmes économiques. Elle sera marquée par des choix stratégiques qui redéfiniront les équilibres mondiaux. Les pays devront naviguer entre protectionnisme, coopération et innovation pour faire face à ces défis.
Dans ce contexte, les économies, notamment émergentes, capables d’innover, de renforcer leurs alliances stratégiques et de maintenir un équilibre entre réformes internes et ouverture internationale seront celles qui tireront leur épingle du jeu.
Si l’avenir reste incertain, il offre également des opportunités pour redéfinir les règles du jeu économique mondial.
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* Dr. Tahar EL ALMI,
Economiste-Economètre.
Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain
D’Economie Financière (IAEF-ONG)