Kiev a mis fin, le 1er janvier, au transit du gaz russe vers l’UE. Et ce, en refusant de prolonger un contrat de cinq ans avec Moscou.
La décision de Kiev de bloquer les flux de gaz naturel de Russie vers les consommateurs européens devrait entraîner une augmentation des prix du gaz naturel liquéfié (GNL). De même qu’elle stimulerait la concurrence pour les alternatives entre l’Europe et l’Asie. C’est ce qu’a rapporté, jeudi 2 janvier 2025, Bloomberg, citant un expert en énergie.
La Russie a été contrainte de suspendre officiellement le transit de gaz vers l’UE via l’Ukraine le 1er janvier. Après que Kiev a insisté sur le fait qu’elle ne traiterait plus avec Moscou ni n’autoriserait les flux d’énergie russe. Malgré des mois de négociations entre le géant énergétique Gazprom, l’ukrainien Naftogaz et le gestionnaire du système de transport de gaz.
« Cela va encore resserrer le marché du GNL », a déclaré à Bloomberg Scott Darling, directeur général de Haitong International Securities. « L’offre, en particulier pour le GNL, est limitée et nous prévoyons un risque de hausse de ses prix cette année et l’année prochaine ».
En prévision de la réduction de l’offre, les prix du gaz naturel ont bondi. Le prix de référence du gaz européen terminant l’année en hausse de plus de 50 %, selon Bloomberg. Soulignant que la croissance ne s’était pas encore reflétée dans le coût du GNL, normalement plus cher.
A noter que le réseau de transit ukrainien est connecté aux réseaux de pipelines de Moldavie, de Roumanie, de Pologne, de Hongrie et de Slovaquie, puis s’étend jusqu’en Autriche et en Italie.
Ainsi, la Slovaquie est considérée comme l’un des pays les plus touchés par cette interruption. Car le pays couvre près de 60 % de sa demande grâce à l’approvisionnement russe via l’Ukraine. La Moldavie pourrait également être touchée par cette mesure. Puisque l’ancienne République soviétique produit une grande partie de son électricité dans une centrale électrique alimentée au gaz russe.
Pour autant, la Russie est toujours en mesure d’approvisionner les consommateurs européens en gaz via le gazoduc TurkStream, ainsi que d’expédier des cargaisons par voie maritime sous forme de GNL.
TurkStream relie la Russie à la Turquie via la mer Noire, puis continue jusqu’à la frontière avec la Grèce. Il dispose de deux lignes, l’une pour le marché intérieur turc et l’autre pour les clients d’Europe centrale, dont la Hongrie et la Serbie.