Provocateur, autoritaire et xénophobe… Voilà quelques mots pour qualifier Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, décédé ce mardi 7 janvier à l’âge de 96 ans. « Après soixante ans d’une carrière politique faite de conquêtes, d’outrances et de trahisons », comme l’écrit Le Point.
Né en 1928 à La Trinité-sur-Mer, en Bretagne, Jean-Marie Le Pen perd son père, marin-pêcheur de profession, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Étudiant boursier à Paris après le conflit, il devient président de l’influente association des étudiants en droit, la « Corpo ». Quelques années plus tard, il s’engage dans la légion pour participer à la guerre d’Indochine.
Dans le sillage du populiste Pierre Poujade, en 1956, Le Pen est élu député de Paris mais se rend en Algérie pour combattre, début 1957. « Rapidement revenu au Palais Bourbon et en froid avec son ancien mentor, il siège parmi les non-inscrits, avant d’être réélu en 1958. Il est finalement battu en 1962 et dirige, trois ans plus tard, la campagne présidentielle de l’avocat d’extrême droite, Jean-Louis Tixier-Vignancour », selon Paris Match.
Il fut un fervent partisan de « l’Algérie française » et proche des milieux nationalistes, d’où sa participation à la création du Front national en 1972.
Deux ans plupart, en 1974, Jean-Marie Le Pen, se présente comme candidat à la présidentielle de 1974, il n’obtiendra que 0,7 % des voix. Il est élu député européen en 1984 grâce au score de son parti (10,95 %), avec un discours principalement axé sur l’immigration. À la faveur du retour du scrutin à la proportionnelle lors des législatives de 1986, il revient à l’Assemblée nationale française accompagné de trente-quatre autres députés FN.
Et après plusieurs tentatives, à 74 ans, Jean-Marie Le Pen réussit pour la première fois à se hisser au second tour de la présidentielle 2002 aux côtés de Jacques Chirac. 2007, rebelotte, il se porte candidat de nouveau candidat, mais ne dépassera pas les 10 %.
Quatre ans plus tard, en 2011, il cède les rênes du parti à sa fille Marine qui l’en exclura en 2015. Il finira par quitter finalement son mandat européen et la politique active en 2019. Surtout après le changement du nom de son parti qui est devenu le Rassemblement nationale (RN), présidé logiquement par sa fille.