Donald Trump envisage de déclarer l’état d’urgence économique nationale pour lui donner la capacité légale d’imposer un « gros paquet de droits de douane généraux » à ses alliés et à ses adversaires. C’est ce que rapporte CNN mercredi 8 janvier 2025.
Il convient de rappeler que Trump a menacé à plusieurs reprises d’imposer des droits de douane, y compris à l’Union européenne.
Cette décision permettrait au président élu, Trump, d’élaborer un nouveau programme tarifaire en utilisant la loi sur les pouvoirs d’urgence économique internationale, qui autorise un président à gérer les importations en cas d’urgence nationale, selon le rapport.
A noter que l’équipe de transition de Trump n’a pas répondu à une demande de commentaires de Reuters.
Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis d’imposer des droits de douane de 10 % sur les importations mondiales aux États-Unis, ainsi que des droits de douane de 60 % sur les produits chinois. Il a également annoncé qu’il imposerait des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines dès son premier jour à la Maison Blanche.
Trump a publié une carte du Canada annexée aux États-Unis
Dans le même temps, Donald Trump a continué à promouvoir l’idée d’une très large expansion territoriale des États-Unis, sans pouvoir dire s’il s’agit de projets sérieux ou de provocations visant à arracher des concessions économiques ou politiques.
Il a proféré des menaces économiques contre le Canada et a refusé d’exclure une action militaire sur le canal de Panama et le Groenland, dans des remarques parvenues aux Nations unies.
Interrogé sur le scénario inédit d’annexion forcée de ces deux territoires par les Américains, le représentant du secrétaire général des Nations unies a déclaré : « La Charte (des Nations unies) énonce très clairement la nécessité pour chaque État membre de respecter l’intégrité territoriale des autres membres. »
Concernant l’axe maritime hautement stratégique de l’Amérique centrale et le vaste territoire de l’Arctique, Donald Trump a déclaré, lors d’une conférence de presse, que tous deux sont « très importants pour la sécurité économique » des Etats-Unis.
« Je ne peux vous assurer ni de l’un ni de l’autre », a spécifiquement déclaré le président élu lorsqu’on l’a interrogé sur l’éventuel recours à la force pour annexer le canal de Panama et le Groenland.
« C’est la Chine qui gère le canal de Panama », a assuré le milliardaire républicain de 78 ans, en faisant référence à cette artère maritime qui appartient à l’Etat souverain du Panama.
Quant au Groenland, il a assuré qu’en prendre le contrôle était une question de « sécurité nationale », citant les mouvements de navires russes et chinois, et a menacé le Danemark de droits de douane « très élevés » s’il ne quittait pas le territoire autonome.
Quant au Canada, en pleine transition politique après l’annonce lundi de la démission du premier ministre Justin Trudeau, Donald Trump a exclu l’envoi de troupes. Cependant, il a menacé d’utiliser le « pouvoir économique », affirmant qu’il était dans l’intérêt du pays que le Canada devienne le « 51ème État » des États-Unis. Tout en complétant ses propos par un post connexe sur X : « Ce serait vraiment quelque chose pour s’en débarrasser de la ligne artificiellement tracée », a-t-il déclaré, en faisant référence à la frontière américano-canadienne. Et de détailler ses griefs contre le grand voisin du nord, qu’il accuse de profiter gratuitement de la protection militaire de États-Unis.
Mercredi, Trump a même publié une carte montrant le Canada comme faisant partie des États-Unis : « Il n’y a pas une chance sur un million que le Canada fasse partie des États-Unis », a écrit pour sa part Trudeau dans un article sur la plateforme X.
Dès son premier mandat, Trump avait développé une rhétorique dans laquelle il présentait les alliés des États-Unis comme des exploiteurs qu’il allait ramener à l’ordre, jouant, comme il le fait aujourd’hui, entre ambiguïté et contestation.