Le Parlement libanais devrait élire ce jeudi 9 janvier le chef de l’armée, Joseph Aoun, comme chef de l’Etat. C’est ce qu’ont déclaré à Reuters trois sources politiques de haut rang. Mettant ainsi fin à un vide présidentiel qui perdure depuis 2022 et montrant l’influence diminuée du Hezbollah soutenu par l’Iran.
Ces élections marquent le premier test de l’équilibre des forces au Liban depuis que le Hezbollah, un parti chiite, est sorti battu de la guerre contre Israël l’an dernier, et depuis que son allié syrien, Bachar al-Assad, a été renversé en décembre 2024.
Le poste de président, réservé à un chrétien maronite dans le système confessionnel de partage du pouvoir du pays, est vacant depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022. Aucun des groupes du Parlement de 128 sièges ne dispose de suffisamment de sièges pour imposer son choix, et ils n’ont jusqu’à présent pas réussi à s’entendre sur un candidat de consensus.
La dynamique s’est renforcée mercredi 8 janvier derrière la candidature de Joseph Aoun, alors que le candidat préféré du Hezbollah – Suleiman Frangieh – a retiré sa candidature et déclaré son soutien au commandant militaire, ainsi qu’un nombre croissant d’autres législateurs.
Alors que le Hezbollah et son allié chiite, le mouvement Amal dirigé par le président du Parlement, Nabih Berri, ont depuis longtemps exprimé des réserves sur la candidature d’Aoun, car ils soutenaient Frangieh, les trois sources ont déclaré que suffisamment de législateurs chiites l’éliraient afin d’obtenir les 86 voix dont il a besoin pour gagner.
Un des responsables politiques libanais a déclaré que les contacts occidentaux et arabes avec les factions libanaises s’étaient intensifiés mercredi dans le but de garantir l’élection d’Aoun, qui, selon des sources politiques libanaises, bénéficie de l’approbation américaine.
Des diplomates français et saoudiens ont rencontré, mercredi 8 janvier à Beyrouth, des responsables politiques libanais. Quatre sources politiques libanaises qui ont rencontré la semaine dernière l’ambassadeur saoudien, le prince Yazid ben Farhan, ont déclaré qu’il avait énoncé les qualifications souhaitées, qui témoignent du soutien saoudien à M. Aoun.
L’Arabie saoudite était autrefois un acteur important au Liban, rivalisant avec Téhéran pour l’influence, avant de voir son rôle éclipsé par l’Iran et le Hezbollah lourdement armé, classé comme groupe terroriste par Washington et ses alliés arabes du Golfe.