La révision du barème de l’impôt sur le revenu, introduite par la loi de finances 2025, continue de faire des vagues. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a interpellé la ministre des Finances dans une lettre datée du 10 janvier. Elle appelé à la mise en place d’une subvention compensatoire en faveur des salariés affectés.
L’organisation syndicale insiste sur la nécessité d’un soutien financier équivalent aux déductions supplémentaires causées par le nouveau système fiscal. Elle déplore que ces ajustements aient entraîné une réduction des revenus nets, en particulier pour des professions comme les cadres supérieurs, les enseignants-chercheurs, les ingénieurs ou encore les médecins. Dans son courrier, l’UGTT met en garde contre l’impact de ces pertes de revenus. Et ce, notamment dans un contexte où les salaires des cadres tunisiens sont déjà considérés comme peu compétitifs à l’échelle internationale. Cette faiblesse salariale, selon le syndicat, alimente une émigration croissante des talents vers d’autres pays.
Sur le plan technique, la loi de finances 2025 maintient l’exonération pour les revenus ne dépassant pas 5 000 dinars par an. Les revenus compris entre 5 000 et 10 000 dinars sont désormais taxés à 15 %. Tandis que ceux entre 10 000 et 20 000 dinars sont imposés à 25 %. Les tranches supérieures suivent des taux progressifs : 28 % pour les revenus allant de 20 000 à 30 000 dinars, 33 % entre 30 000 et 40 000 dinars.
Par ailleurs, trois nouveaux paliers fiscaux ont été introduits pour les hauts revenus : 36 % entre 40 000 et 50 000 dinars, 38 % pour les revenus de 50 000 à 70 000 dinars et 40 % pour les montants excédant 70 000 dinars. Ce nouveau cadre fiscal vise à alourdir la contribution des plus hauts revenus, tout en augmentant la progressivité de l’impôt. Pour l’UGTT, ces mesures nécessitent des ajustements urgents, afin d’éviter une dégradation supplémentaire du pouvoir d’achat des travailleurs concernés.