La Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF) a organisé une matinée de débats le mardi 14 janvier 2025. Elle porte sur les principales dispositions de la loi de finances 2025. Ce débat intervient dans un contexte économique difficile pour le pays, caractérisé par une faible croissance malgré des dépenses publiques élevées.
Il convient de noter que l’Etat tunisien a décidé d’augmenter l’imposition pour faire face à ces dépenses. Tout en gérant un endettement croissant, principalement sur le marché local, en raison des difficultés d’accès aux dettes extérieures.
Mohamed Louzir, le secrétaire général de la CCITF, a partagé ses observations sur les nouvelles dispositions de la loi de Finances 2025.
Il a souligné que la croissance du PIB a été révisée à 1,2 %, alors qu’elle avait été négative en 2020 à -9 %. Malgré une reprise post-COVID, la croissance n’a pas atteint les niveaux escomptés par rapport à d’autres pays de la région. Il a également mis en avant les défis liés à l’agriculture et à l’industrie manufacturière, qui enregistrent une décroissance.
Réalisations budgétaires et prévisions
En examinant les chiffres du budget, il a noté que les recettes fiscales continuent d’augmenter; malgré des prévisions de baisse des recettes totales. Les dépenses ont également diminué, mais le risque de dépassement des budgets reste élevé.
Mohamed Louzir a exprimé des inquiétudes concernant la gestion des subventions et le poids croissant des dépenses publiques par rapport au PIB.
Hypothèses budgétaires pour 2025
Pour 2025, les hypothèses budgétaires incluent une prévision de croissance à 2,1 % et un déficit prévu à 10 milliards de dinars. Mohamed Louzir a mis en avant l’importance d’une fiscalité efficace pour soutenir le développement économique. De même qu’il a souligné que la pression fiscale en Tunisie est parmi les plus élevées d’Afrique.
Concernant les hypothèses budgétaires pour 2025, il rappelle que « nous partons d’une prévision de croissance de 2,1 % en 2024, avec un atterrissage prévu à 1,2 % et un budget prévu à 3,2 milliards. Cela représente presque un triplement et nous espérons que la croissance sera au rendez-vous cette année, notamment grâce aux pluies récentes ».
Et de continuer : « Pour ce qui est du prix du pétrole, il est fixé à 81,77 et le taux de change reste stable. Nous souhaitons également réduire le déficit. Cependant, cela nécessite une politique prudente visant à améliorer nos équilibres financiers sans trop investir. C’est une équation complexe où tout changement dans les paramètres peut avoir un impact significatif sur l’économie.
En ce qui concerne le budget de l’année 2025, il doit être comparé aux réalisations de 2023 et non à la loi de finances rectificative. Les chiffres proviennent du ministère des Finances et sont encore en attente de validation définitive. En effet, il y a souvent un retard dans l’approbation finale des chiffres.
Ainsi, nous prévoyons une augmentation des recettes fiscales, passant de 38 milliards à 45 milliards. Il est essentiel de noter que la fiscalité joue un rôle crucial dans l’économie tunisienne. Bien que les recettes fiscales stagnent actuellement, les dépenses sociales restent très élevées.
Ce qui fait qu’on est face à un endettement total de 28 milliards avec un remboursement prévu de 18 milliards en dette. Les prévisions indiquent que l’impôt sur les sociétés non pétrolières devrait atteindre environ 5,5 milliards en 2025, doublant ainsi par rapport aux années précédentes ».
Au final, les débats ont révélé des préoccupations quant à la viabilité du modèle économique actuel et à l’impact des politiques fiscales sur la croissance future. Ce qui amène à déduire que les réformes sont nécessaires pour améliorer la situation économique et réduire le déficit budgétaire tout en soutenant les secteurs essentiels pour le bien-être des citoyens.