Les déclarations du Premier ministre, François Bayrou, montrent la difficulté du politique à gérer les problèmes économiques. Les « Insoumis » préparent une motion de censure.
Le pari de la survie de son gouvernement s’est joué mercredi 15 janvier 2025 après-midi à l’Assemblée nationale française avec les déclarations programmatiques du nouveau Premier ministre, François Bayrou. Il a ensuite fait des déclarations sur tous les sujets : retraites, budget, système proportionnel, immigration, éducation, réforme de l’État. Tout ce dont la France a un besoin urgent.
Certains ont même été prononcés avec une maîtrise particulière afin d’éviter toute contestation ou rupture avec d’autres formations politiques. Ainsi, par exemple, sur la question de la réforme des retraites, pour laquelle il a passé d’innombrables heures à négocier avec les socialistes qui demandaient « l’annulation » ou la « suspension » pour ne pas voter une motion de censure, il a évité les mots qui ont provoqué la colère des Républicains.
Il a évoqué « un examen de la réforme par un « conclave » des partenaires sociaux dans un délai d’un trimestre, soulignant qu’aucun tabou ne s’applique, pas même celui de l’âge (64 ans) ». Si aucun accord n’est trouvé dans trois mois, la réforme actuelle sera mise en œuvre, a-t-il déclaré.
La dette est l’épée de Damoclès
François Bayrou a reconnu que la France n’a jamais été aussi endettée qu’aujourd’hui. La dette semble suspendue comme une épée de Damoclès. Il a appelé les députés à « se réunir et à approuver sans délai les deux budgets, celui de l’Etat et celui de la sécurité sociale ».
« Nous payons tous un prix élevé pour le désordre budgétaire actuel : les entreprises, les investisseurs, les contribuables et les emprunteurs », a-t-il souligné. Dans le but de réduire la bureaucratie, il a annoncé la création d’un fonds spécial entièrement dédié à la réforme de l’État.
Il estime qu’il existe dans le pays un millier d’agences d’État de formes diverses qui constituent un véritable labyrinthe. Ce fonds sera financé par des actifs « notamment immobiliers appartenant aux pouvoirs publics afin que nous puissions investir, par exemple, dans le développement de l’intelligence artificielle dans les services publics », a expliqué le Premier ministre.
Il a également préconisé la création d’une « Banque de la démocratie » pour financer les partis et campagnes politiques afin qu’ils ne dépendent plus des choix de banques privées mais d’organismes publics, placés sous le contrôle du Parlement. « L’argent ne doit pas dominer les consciences, l’argent ne doit pas prévaloir sur le libre arbitre des citoyens », a-t-il conclu.
Après la fin du discours du Premier ministre, le groupe des Insoumis a déclaré qu’il procéderait au dépôt d’une motion de censure, qui devrait être examinée ce jeudi. Depuis, le RN de Le Pen a déclaré que son principe était de ne pas voter la censure lors de l’annonce des déclarations de programme, il attend de voir dans la pratique ce qui se passera.
Restent les socialistes qui, d’après leurs déclarations immédiatement après le discours, ne semblent pas être d’accord sur une décision commune.