Depuis une bonne quinzaine d’années, la Tunisie se débat dans un déficit énergétique sans fin, au point qu’aujourd’hui plus de la moitié des besoins du pays en énergie primaire sont assurés par l’importation.
En effet, les besoins de la Tunisie n’ont pas cessé d’augmenter, alors que la production nationale continue de régresser, fragilisant ainsi notre sécurité et notre économie.
Conscient que cette situation met en péril l’équilibre budgétaire du pays, le gouvernement a adopté une stratégie nationale du secteur de l’énergie à l’horizon 2035, visant à garantir la sécurité énergétique de la Tunisie et réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger.
Pour ce faire, le gouvernement de Kamel Maddouri a multiplié les initiatives pour accélérer la mise en place des solutions préconisées par cette stratégie nationale. Un conseil ministériel tenu dans ce sens a en effet décrété une série de mesures visant à garantir la sécurité énergétique et à renforcer la souveraineté énergétique de la Tunisie.
Parmi ces décisions figurent l’accélération de la transition énergétique (surtout que le pays possède un potentiel énorme en énergies renouvelables), la finalisation du projet du Code des hydrocarbures et sa soumission à la délibération d’un conseil ministériel dans les meilleurs délais et le parachèvement du projet de code des énergies renouvelables.
Le gouvernement a également décidé de renforcer la gouvernance financière des entreprises et établissements publics opérant dans le domaine de l’énergie et des hydrocarbures, et le suivi des licences et des contrats des différentes obligations et des droits y découlant, ainsi que des projets en cours.
Il a également été décidé d’élaborer un programme visant à accélérer le rythme de l’exploration dans le secteur des hydrocarbures et de revoir en profondeur le cadre réglementaire régissant les entreprises publiques opérant dans ce domaine.
L’objectif visé : conférer aux compagnies pétrolières investissant en Tunisie toute la flexibilité requise afin de mener à bien leurs missions et d’adapter leurs activités aux spécificités du secteur.
La même réunion a également permis de débattre des solutions idoines permettant de régulariser le statut des terres collectives afin de les exploiter dans la mise en œuvre des projets énergétiques en coordination avec toutes les parties concernées.
Néanmoins, au moment où le gouvernement a fait de l’amélioration de l’indépendance énergétique du pays une priorité absolue, certains continuent à bloquer cette stratégie à cause de problèmes de différents ordres, particulièrement administratifs ou juridiques.
Ainsi, dans un pays qui a besoin de toutes ses réserves énergétiques, les travaux de forage de puits de développement de pétrole et de gaz dans certaines régions du Sud sont bloqués pour des complications administratives. Il arrive aussi que certains conseils régionaux chargés de la gestion du patrimoine de ces gouvernorats ne renouvellent pas les contrats avec les compagnies pétrolières.
Dans ce cadre et face à ces situations de blocages de l’activité, certaines compagnies pétrolières étrangères semblent dépitées et songent même à quitter le pays.
Donc, au moment où le gouvernement remue ciel et terre pour garantir la souveraineté énergétique du pays, les complications administratives et l’inconscience ou l’incompétence de certains responsables régionaux continuent à bloquer des projets très importants pour l’économie et à décourager par la même occasion les investisseurs étrangers.