Jeudi 23 janvier 2025, Sihem Ben Sedrine, ex-présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), a entamé son dixième jour de grève de la faim. Selon ses proches, son état de santé est alarmant : elle aurait été placée sous assistance respiratoire par les médecins de la prison des femmes de La Manouba, où elle est détenue depuis le 1er août 2024.
Mercredi, Sihem Ben Sedrine a reçu la visite de représentants de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), de la délégation du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme en Tunisie, ainsi que de son avocate, Samia Abbou. Ses proches ont rapporté qu’elle montrait des « signes inquiétants d’épuisement »…
Que lui reproche-t-on?
Sihem Ben Sedrine est accusée d’avoir falsifié le rapport final de l’IVD, qu’elle aurait rédigé seule, sans l’approbation des autres membres de l’instance. Trois versions différentes de ce rapport auraient été produites : une remise au président de la République, une autre au Parlement et à la présidence du gouvernement, et une troisième publiée sur le site de l’IVD et au Journal officiel. Ces accusations sont au cœur de son incarcération.
Une grève de la faim pour dénoncer l’injustice
Le 14 janvier 2025, coïncidant symboliquement avec l’ancienne date de la révolution tunisienne, Sihem Ben Sedrine a entamé une grève de la faim pour protester contre ce qu’elle qualifie d’« injustice ». Elle affirme ne plus pouvoir supporter les conditions de sa détention et espère ainsi interpeller les autorités sur son cas.
Alors que son état de santé se détériore, la situation de l’ancienne présidente de l’IVD suscite une inquiétude croissante parmi les défenseurs des droits de l’homme en Tunisie et au-delà.