Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a organisé, jeudi 30 janvier, à son siège, à Tunis, une conférence de presse sur le décret-loi n° 2022-54, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.
Les intervenants dans cette conférence de presse, organisée en partenariat avec l’Ordre national des avocats de Tunisie et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), ont appelé à la nécessité de l’amender car « il porte atteinte aux libertés ».
Zied Dabbar, président du SNJT, a estimé que « ce décret-loi vient saper un chapitre entier sur les droits et les libertés dans la Constitution », ajoutant que plus de 60 députés reconnaissent qu’il doit être amendé.
Leur initiative législative déposée depuis février 2023 est toujours rejetée par la présidence du parlement, a-t-il précisé.
Il a indiqué que 24 poursuites judiciaires au sens du décret-loi 54 ont été recensées dans le secteur du journalisme, dont 7 intentées par le ministère public, dénonçant la non activation par les magistrats du décret-loi n°115 concernant les crimes d’opinion et ceux relatifs à la presse.
De son côté, Hassen Toukabri, représentant de l’Ordre des avocats, a souligné la nécessité de réviser le décret-loi 54, déclarant » il est grand temps de réviser toutes les lois privatives de liberté, de respecter les données personnelles et de revoir les lois répressives empêchant l’exercice du droit à la liberté d’expression, d’organisation, d’action politique et d’opinion sans menace de peines de prison ».
Pour sa part, Bassem Trifi, président de la LTDH, a dénoncé le maintien de ce « décret-loi répressif, en vertu duquel des blogueurs, des avocats et des journalistes sont emprisonnés pour avoir exprimé une opinion ».
Le retrait de ce décret-loi ou l’amendement de ses articles portant atteinte à la liberté d’expression, d’information et de presse est désormais devenu une demande urgente, a-t-il affirmé.
Avec TAP