La Société des industries pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT) a dévoilé ses indicateurs d’activité pour le 4e trimestre 2024, marqués par des baisses importantes dans plusieurs secteurs clés, bien que certaines performances aient montré des signes de résilience.
Le chiffre d’affaires de la SIPHAT pour le 4e trimestre 2024 a enregistré une baisse généralisée de 42% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette baisse est particulièrement marquée dans le secteur de la forme officinale, où la diminution atteint un impressionnant 95%. En revanche, la forme hospitalière a montré un léger signe de reprise avec une augmentation de 10%. Cependant, l’export et la forme paramédicale n’ont pas contribué au chiffre d’affaires de l’année 2024, une situation préoccupante pour l’avenir de l’entreprise sur ces segments.
Production : un recul significatif, sauf pour l’hospitalier
Concernant la production, la SIPHAT a enregistré une baisse de 30% de la valeur de sa production au 4e trimestre 2024, comparativement à 2023. Ce recul s’explique par une chute de 100% dans la production de formes officinales, tandis que la production hospitalière a progressé de 35%. Quant à l’export, bien que la valeur de production ait baissé de 70%, la production totale pour l’export a enregistré une hausse significative de 49% par rapport à l’année précédente, soulignant un potentiel de croissance dans ce domaine à moyen terme.
Endettement : une situation financière qui se dégrade
L’endettement de la SIPHAT au 4e trimestre 2024 a enregistré une hausse de 19% par rapport à 2023, un indicateur inquiétant sur l’état de la santé financière de l’entreprise. Cette augmentation s’explique principalement par plusieurs facteurs, dont un compte courant associé au nom de la PCT suite à une réduction de capital opérée en 2001 (6 MDT), ainsi qu’un crédit de financement de stocks (3 MDT) qui court depuis 2009. Par ailleurs, l’entreprise affiche une dette importante envers les organismes sociaux (34,6 MDT) et l’administration fiscale (11,9 MDT). Les crédits à moyen terme s’élèvent à 1,5 MDT, tandis que le passif courant lié aux crédits fournisseurs et concours bancaires est estimé à 62,7 MDT. L’accumulation de ces dettes est due à un chiffre d’affaires insuffisant pour couvrir les salaires et les dettes d’exploitation, ce qui aggrave la situation de l’entreprise.
Absence d’investissements : un avenir incertain
L’un des points marquants du rapport est l’absence d’investissements de la part de la SIPHAT durant le dernier trimestre de 2024. Cette situation pourrait traduire une prudence accrue face aux difficultés économiques et industrielles que traverse l’entreprise, ainsi qu’une incertitude quant à la stratégie d’expansion ou de renouvellement de ses infrastructures.
Ressources humaines : une réduction du personnel
En ce qui concerne les ressources humaines, la SIPHAT a réduit ses effectifs de manière modeste, avec 425 agents permanents au 31 décembre 2024 contre 441 l’année précédente, soit une baisse de 4%. Ce déclin du personnel pourrait refléter une rationalisation des coûts et une réorganisation interne dans un contexte économique difficile.