Participant à une émission sur la radio Express FM, le professeur d’économie Ridha Chkoundali a confirmé aujourd’hui que dans le budget de l’État pour l’année 2024, un montant de 3 591 millions de dinars a été alloué à la subvention des matières premières, dont seulement 803,8 millions de dinars ont été dépensés.
Il a ajouté qu’un montant d’un peu plus de 7 milliards de dinars a été programmé dans le même budget pour subventionner les carburants mais que seulement 3,97 milliard de dinars ont été dépensés.
Sous-emploi de la subvention dans certains postes de dépense
Ridha Chkoundali poursuit en expliquant que le montant de subvention alloué au transport a été dépassé, passant de 660 millions de dinars à 682,3 millions de dinars.
Il estime que ce changement dans les chiffres est dû à trois facteurs. En effet, le premier consiste dans le fait que les prix mondiaux des matières premières et du pétrole étaient inférieurs aux hypothèses considérées lors de l’établissement de la loi de finances 2024. Ce qui a directement affecté le poste de la compensation.
Quant au second facteur, il consiste dans l’austérité appliquée en matière d’importations, qui comprenaient des matières premières.
S’agissant du troisième facteur, il provient des institutions qui distribuent les matières premières (Office des céréales) et qui n’ont pas reçu la totalité des sommes allouées pour la subvention.
Et Ridha Chkoundali de confirmer que le facteur d’austérité a joué un rôle essentiel dans le fait que le montant de la subvention n’a pas été dépensé en totalité. Il affirme à ce titre : « Si les mêmes résultats se poursuivent et que nous constatons, à la fin du mois de décembre, des montants inférieurs aux sommes prévues dans le budget de l’État; cela signifie que les réformes préconisées par le Fonds monétaire international (FMI) sont en train d’être mises en place. Et ce, sans qu’aucun accord n’ait été signé avec celui-ci ».
Les réformes du FMI oui mais sans engagement
Dans un autre propos, le professeur d’économie a mis l’accent sur la baisse de la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB). En effet, il explique qu’en moins de cinq ans, soit depuis 2021, cette part a été réduite de 3 points, soit 2,8 %.
Dans le même contexte, il soutient que le gouvernement procède à la mise en œuvre des réformes recommandées par le FMI, sans s’engager dans des négociations. Ce qui est un étrange paradoxe…