Le 8 février 1958, une tragédie sanglante frappe le petit village tunisien de Sakiet Sidi Youssef. Ce jour-là, des dizaines de civils, dont des enfants, tombent sous les bombes de l’aviation française.
Le raid aérien, mené en représailles contre la population locale accusée de soutenir le mouvement de libération algérien, marque l’histoire de la résistance commune entre la Tunisie et l’Algérie. Ce massacre, qui a coûté la vie à 78 martyrs, est resté dans les mémoires comme un symbole de la lutte contre le colonialisme.
Une violence inouïe contre des innocents
En effet, ce bombardement, qui a dévasté le village, a causé des destructions massives, tuant des innocents et détruisant les biens. Les habitants, principalement des paysans et des enfants, n’avaient aucune protection contre l’aviation française. Dans une déclaration accordée à Mosaïque FM Mohamed Taïeb, directeur d’école à la retraite et témoin des événements, se souvient avec émotion de cette journée tragique. « Les scènes étaient insupportables », raconte-t-il. « L’aviation française a bombardé sans distinction, et les corps sans vie des enfants dans les écoles sont restés gravés dans ma mémoire. »
Le raid faisait partie des représailles de l’armée coloniale contre la Tunisie, accusée d’abriter des membres du FLN, le mouvement de libération algérien. Les victimes étaient autant de symboles du soutien apporté par le peuple tunisien à la lutte de leur voisin algérien pour l’indépendance.
Commémoration et hommage à la solidarité tunisienne-algérienne
Samedi 8 février 2025, les peuples tunisien et algérien se retrouveront pour commémorer ce 67e anniversaire. Une cérémonie officielle sera présidée par le chef du gouvernement tunisien, Kamel Meddouri, et son homologue algérien, Nadir Larbaoui. Cette journée de mémoire symbolise l’unité et la solidarité des deux pays, qui ont partagé les sacrifices et les souffrances sous le joug colonial.
Les représentants des deux gouvernements, des parlementaires et des membres de la société civile se rendront au mémorial des martyrs pour y déposer une gerbe de fleurs et réciter la Fatiha en l’honneur des victimes. « Le sang tunisien et algérien s’est mélangé ce jour-là, incarnant les valeurs de fidélité aux sacrifices des martyrs », souligne un communiqué de la Présidence du gouvernement tunisien.
À travers cette commémoration, la mémoire des martyrs de Sakiet Sidi Youssef demeure vivante, un témoignage poignant de la lutte commune pour la liberté et contre l’oppression.