Un passager de 67 ans, Slaheddine Hammemi, a été victime d’une agression brutale par plusieurs agents de la société Transtu. Son témoignage, livré sur Jawhara FM, décrit une scène de violence et d’humiliation insoutenable. Retour sur une situation inadmissible et révoltante.
Le sexagénaire, habitué à emprunter les transports en commun depuis trois décennies, se rendait à son arrêt habituel lorsqu’il a raté son bus. Il est monté dans un autre bus de la Transtu sans indication de destination. Lorsqu’il a interpellé un agent sur la destination du bus, sa réponse a suscité une réaction inattendue : insultes et propos humiliants.
Une altercation qui vire au drame
Un autre individu, identifiable à son blouson rouge dans une vidéo de l’incident, est intervenu avec un ton menaçant. L’altercation verbale a rapidement dégénéré, et quatre hommes ont commencé à violenter le passager sans qu’il puisse réagir. Pris au dépourvu, M. Hammemi a reçu des coups sans comprendre l’origine de cette violence.
Un appel à la justice ignoré
Choqué et indigné, l’homme dénonce une agression injustifiable. « Si j’avais été cardiaque, je ne serais plus là », déplore-t-il. Dépourvu de ressources pour intenter une action en justice, il réclame que la lumière soit faite sur cette affaire.
Réaction de la Transtu : condamnation et mesures disciplinaires
Face à l’indignation suscitée par cet incident, la Société des transports de Tunis a exprimé, dans un communiqué officiel rendu public le 11 février 2025, sa ferme désapprobation. Elle a qualifié cette agression d’acte irresponsable, en contradiction avec les valeurs professionnelles qu’elle défend.
Une enquête administrative a été immédiatement ouverte, et les agents impliqués ont été suspendus de leur fonction, en attendant les conclusions officielles. La direction générale de Transtu, au nom de l’ensemble de ses cadres et employés, a présenté ses excuses les plus sincères à la victime et aux citoyens. Elle a également assuré qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour prévenir la survenue de tels faits, qui portent atteinte à la fois à l’image de l’institution publique et au bien-être des usagers.
Le ministère du Transport réagit et condamne fermement
L’affaire n’a pas laissé les autorités indifférentes. Le ministère du Transport a publié un communiqué officiel le mardi 11 février 2025, condamnant fermement cette agression. Le ministre du Transport, Rachid Amari, a exprimé son profond regret et a tenu à s’excuser en déclarant : « En mon nom et au nom de l’ensemble des travailleurs du secteur des transports, je présente mes sincères excuses et j’exprime mon profond regret face à ces comportements irresponsables et choquants. Je rappelle que ce citoyen ne faisait qu’exercer son droit légitime à un transport sûr et fiable dans un service public. »
Le ministre a souligné que de tels actes sont inacceptables et vont à l’encontre des principes du service public, même s’ils restent rares. Il a assuré que ces comportements ne resteraient pas impunis et que la loi serait appliquée avec rigueur. Le ministère suit de près l’enquête administrative lancée par Transtu. Il a précisé que les agents impliqués ont été immédiatement suspendus et seront entendus dans le cadre d’une procédure disciplinaire.
La Fédération générale des transports tente de justifier l’injustifiable
La Fédération générale des transports relevant de l’UGTT a présenté ses excuses au citoyen agressé et à la population tunisienne. Dans son communiqué, elle a souligné que cet acte ne reflète en rien les valeurs du secteur, tout en précisant qu’il ne cherche pas à justifier la violence. La Fédération a également évoqué les conditions de travail difficiles des agents, appelant à une gestion de l’affaire dans un « cadre réformateur plutôt que répressif ».
Cependant, il est important de noter que ce communiqué, bien qu’il exprime des regrets, ne saurait être à la hauteur du traumatisme vécu par le citoyen agressé, qui attend légitimement que justice lui soit rendue. L’incident ne doit pas être minimisé et doit être traité avec toute la gravité qu’il mérite, sans chercher à atténuer les responsabilités. A noter que cette structure syndicale était la dernière à réagir, et ce, le 12 février 2025.