Le Forum économique mondial (FEM), tenu à Davos du 20 au 24 janvier 2025, a réuni plus de 3000 participants, dont des chefs d’Etat, des multinationales et des représentants de la société civile, sur le thème « Collaborer à l’ère intelligente ». La collaboration s’impose comme une évidence pour faire face aux enjeux du développement durable et pour affronter les multiples défis. Cinq thèmes fondamentaux ont animé les discussions du Forum.
Réinventer la croissance, en explorant de nouvelles approches pour stimuler une croissance économique durable et inclusive.
Adapter les industries à l’ère intelligente, en examinant les opportunités et les défis liés à l’intelligence artificielle, à l’automatisation et à la transformation numérique, ainsi que leur impact sur le travail, l’éducation et la société dans son ensemble.
Investir dans le capital humain, en améliorant l’accès à l’éducation et à la santé, en développant les compétences et en assurant l’inclusion et l’équité.
Protéger la planète, en adoptant des modes de production et de consommation responsables.
Rétablir la confiance, en implémentant la transparence dans les entreprises et les administrations et en renforçant la communication entre citoyens et dirigeants. Ce cocktail d’objectifs ambitieux est-il à la portée de décideurs politiques opérant dans un monde fragmenté et confronté à des risques extrêmes (conflits armés, confrontations géoéconomiques et catastrophes climatiques) ?
Les données de la deuxième édition du Baromètre de la coopération mondiale publié en janvier 2025 montrent que les progrès ne sont pas à la hauteur des besoins. Bien que la coopération avance (difficilement) dans des domaines comme celui du commerce et des flux de capitaux, de l’innovation et de la technologie, du climat et de la santé, elle s’est forte- ment détériorée dans le domaine de la paix et de la sécurité, avec la multiplication des conflits et le nombre élevé de personnes déplacées.
Pour le FEM, l’ère d’une coopération ordonnée, adaptée à un monde plus stable, est révolue. Nous sommes désormais dans une phase qui nécessite une coopération désordonnée, une coopération plus flexible, et pas nécessairement avec des partenaires géographiquement proches ou idéologiquement alignés. L’ère du « prêt-à-porter » semble céder la place à celle du « sur-mesure » : comment adapter la coopération aux défis spécifiques de chaque situation, aux besoins de chaque acteur.
Par Lamia Jaidane-Mazigh
Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 913 du 12 au 26 février 2025