Lors d’une réunion d’urgence à Paris le 17 février 2025, les dirigeants européens ont appelé à une augmentation des dépenses de défense pour renforcer les capacités militaires du continent. Cependant, ils restent profondément divisés sur l’idée de déployer des soldats de maintien de la paix en Ukraine, une proposition qui suscite des craintes d’escalade avec la Russie et des défis logistiques et financiers.
La réunion d’urgence a été convoquée par le président français Emmanuel Macron. Et ce, après que le président américain Donald Trump a organisé des pourparlers de paix bilatéraux avec la Russie, excluant l’Ukraine et les dirigeants européens. Ces négociations doivent se tenir en Arabie saoudite à partir de ce mardi 18 février.
La décision des États-Unis de faire cavalier seul face à la Russie a fait prendre conscience aux pays européens qu’ils devront faire davantage pour assurer la sécurité de l’Ukraine.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui avait déclaré avant la réunion qu’il était prêt à envoyer des troupes de maintien de la paix en Ukraine, a déclaré lundi 17 février 2025 que les États-Unis devaient s’engager à ce que les pays européens déploient des troupes sur le terrain. Il a ajouté qu’il était trop tôt pour dire combien de soldats britanniques il serait prêt à déployer.
Le chancelier allemand Olaf Scholz et la Première ministre italienne Giorgia Meloni s’opposent à cette idée, la jugeant prématurée et risquée.
La Première ministre danoise Mette Frederiksen est ouverte à la discussion, mais insiste sur la nécessité de renforcer les dépenses de défense.
Une force de maintien de la paix augmenterait non seulement le risque d’une confrontation directe avec la Russie, qui a lancé son opération à grande échelle en Ukraine en 2022; mais mettrait également à rude épreuve les armées européennes, dont les arsenaux ont été épuisés par l’approvisionnement de l’Ukraine et par des décennies de paix relative, estiment les observateurs.
Des questions difficiles se posent également sur la manière dont certaines nations européennes, dont les finances publiques sont en difficulté, financeront de tels engagements militaires accrus.
Négociations américano-russes en Arabie saoudite
À l’approche des négociations menées par les États-Unis pour mettre fin à la guerre, la Russie a exclu toute concession de territoire. Tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté les pourparlers américano-russes qui se dérouleraient sans lui.
En effet, Trump a surpris l’Ukraine et ses alliés européens la semaine dernière lorsqu’il a annoncé qu’il avait appelé le président russe Vladimir Poutine, longtemps ostracisé par l’Occident, pour discuter de la fin de la guerre sans les consulter.
Ainsi, de hauts responsables américains et russes vont se rencontrer mardi 18 février en Arabie saoudite. Les discussions en personne de plus haut niveau entre les deux pays depuis des années doivent précéder une rencontre entre Trump et Poutine.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a rencontré hier lundi à Riyad le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio ainsi que le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz et l’envoyé au Moyen-Orient Steve Witkoff, également membre de l’équipe de négociation américaine.
Du côté russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le conseiller en politique étrangère du Kremlin Iouri Ouchakov devraient y participer, a indiqué le Kremlin. Mais il y avait des signes de différences d’approche.
La porte-parole du département d’Etat américain, Tammy Bruce, a déclaré que cette conversation permettrait de déterminer si les Russes envisagent sérieusement des pourparlers de paix, et « peut-être même si ce premier pas est possible ».
De son côté, le Kremlin a déclaré que les discussions se concentreraient sur « la restauration de l’ensemble des relations russo-américaines ».
Keith Kellogg, l’envoyé du président américain Donald Trump en Ukraine, qui n’est pas en Arabie saoudite, a déclaré qu’il se rendrait en Ukraine pendant trois jours à partir de demain mercredi.
Interrogé sur la possibilité pour les États-Unis de fournir une garantie de sécurité aux soldats européens de la paix , M. Kellogg a déclaré : « « J’ai été aux côtés du président Trump et la politique a toujours été la suivante : il ne faut écarter aucune option ».