La Chambre des mises en accusation de la Cour d’appel de Tunis a rendu, mardi 18 février 2025, une décision refusant la libération de Noureddine Bhiri, figure emblématique du mouvement Ennahdha et ancien ministre de la Justice, ainsi que d’autres personnes impliquées dans l’affaire liée au décès de l’ancien député Jilani Daboussi. Plusieurs sources ont confirmé cette information.
Jilani Daboussi, un ancien parlementaire ayant servi sous les présidences de Bourguiba et Ben Ali, est mort à l’âge de 67 ans, peu après avoir été libéré de la prison de Mornaguia. Il avait passé deux ans et demi derrière les barreaux, du 7 octobre 2011 au 7 avril 2014, une durée excédant de loin la limite légale de quatorze mois. Malgré des appels répétés à sa libération et l’aggravation de son état de santé, les autorités judiciaires avaient choisi de le maintenir en détention. A l’époque Noureddine Bhiri était le ministre de la Justice.
L’enquête, supervisée par le doyen des juges d’instruction, a conduit à l’émission de mandats de dépôt contre plusieurs individus. Parmi eux, on retrouve une ancienne médecin travaillant dans le système pénitentiaire, un haut fonctionnaire judiciaire à la retraite, ainsi que Noureddine Bhiri et Mondher Ounissi. Ce dernier étant un membre d’Ennahdha et ancien conseiller au ministère de la Santé. Ces mesures font suite aux investigations sur les circonstances ayant entouré la mort de M. Daboussi.
Cette affaire, qui mêle enjeux politiques et judiciaires, continue de faire couler beaucoup d’encre, notamment en raison des questions soulevées sur les conditions de détention en Tunisie et les responsabilités des différents acteurs impliqués. Le maintien en détention des accusés montre la complexité et la sensibilité de ce dossier, qui reste sous le feu des projecteurs.