Lors de son intervention dans l’émission « Midi Eco » du jeudi 20 février 2025, l’universitaire et chercheur en économie, Abdelkader Boudriga, a présenté les principales conclusions de la septième édition de « Miqyes« , l’indicateur national de la santé des petites et moyennes entreprises (PME) en Tunisie.
Il a expliqué que cet indicateur cible les PME comptant entre six et 200 employés, représentant 27 000 postes de travail en 2023. M. Boudriga a souligné que ces entreprises jouent un rôle essentiel dans la création d’emplois dans le secteur privé tunisien.
Le chercheur a également révélé qu’une entreprise sur deux, soit environ 50 %, n’a pas sollicité de financement en 2023. De plus, plus de 80 % des entreprises estiment que l’accès au marché bancaire et aux financements bancaires est particulièrement difficile. Le moyen de financement le plus utilisé reste le « leasing », avec un taux d’acceptation atteignant 85 %.
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M. Boudriga a ajouté que seulement 34 % de ces entreprises ont fait une demande de financement bancaire, citant parmi les raisons principales la complexité des procédures d’obtention de crédit.
Cette analyse met en lumière les défis structurels auxquels les PME tunisiennes sont confrontées, notamment en matière d’accès au financement, qui reste un obstacle majeur à leur développement et à leur contribution à la croissance économique du pays.
Analyse économique
Les résultats de l’enquête « Miqyes » soulignent les défis majeurs auxquels font face les PME tunisiennes, qui sont des moteurs cruciaux de l’économie, représentant un pourcentage significatif des emplois dans le secteur privé. La difficulté d’accès au financement reste le principal obstacle à leur croissance et à leur développement.
En effet, l’absence de demandes de financement chez près de 50 % des entreprises peut être interprétée comme une forme de résignation face aux complexités administratives et aux exigences strictes des institutions bancaires. Cela pourrait limiter leur capacité à investir et à se moderniser, freinant ainsi leur compétitivité.
L’utilisation du leasing, bien que plus accessible, soulève également des interrogations sur la liquidité et la capacité des entreprises à disposer de ressources propres pour se financer. Cela indique que ces PME, bien qu’elles soient vitales pour l’économie, sont souvent piégées dans un cercle de dépendance à des mécanismes de financement moins optimaux et coûteux.
Accès au financement, un parcours du combattant pour 80 % des PME
De plus, le fait que plus de 80 % des entreprises perçoivent l’accès au financement comme une difficulté majeure suggère un besoin urgent de réformes dans le système bancaire tunisien. Un ajustement des critères d’octroi de crédit, ainsi qu’une simplification des démarches administratives, seraient essentiels pour libérer le potentiel de ces entreprises et ainsi stimuler la croissance économique et la création d’emplois.
En conclusion, une politique de soutien ciblée et une révision des mécanismes de financement pourraient jouer un rôle clé dans la dynamisation de ce secteur stratégique, permettant aux PME tunisiennes de surmonter les obstacles financiers et de participer activement à la croissance durable du pays.