La Banque centrale d’Allemagne – Bundesbank – annonce que ses réserves étaient complètement épuisées après une perte stupéfiante de 20 milliards de dollars en 2024.
La Banque centrale allemande a enregistré la plus grande perte financière depuis sa création en 1957, attribuant le déficit record de 20 milliards de dollars à la flambée des taux d’intérêt dans l’UE.
La Banque centrale européenne (BCE) a entamé son cycle de hausse des taux le plus agressif en juillet 2022, après que les sanctions imposées à la Russie suite à son invasion de l’Ukraine ont fait grimper les prix du gaz et mis à mal la plupart des échanges commerciaux entre Moscou et l’UE. Ces mesures ont été conçues pour lutter contre l’inflation galopante provoquée par la flambée des prix de l’énergie, des engrais et des céréales.
La Bundesbank a confirmé, dans un communiqué publié mardi 25 février 2025, que son bilan pour l’année écoulée affichait un déficit de 19,2 milliards d’euros (20,10 milliards de dollars). Bien que la banque ait prévenu depuis un certain temps qu’elle allait connaître un déficit, la perte actuelle a épuisé ses réserves, ce qui signifie qu’elle ne sera pas en mesure de verser des dividendes au gouvernement allemand.
« Nous prévoyons de ne pas pouvoir distribuer de bénéfices avant longtemps », a déclaré le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, cité par Bild.
Les déficits devraient persister dans les années à venir, même si la Bundesbank prévoit que les pertes seront inférieures à celles de 2024.
Cette évolution intervient alors que la première économie de l’UE souffre d’un ralentissement persistant. En 2024, l’économie allemande s’est contractée pour la deuxième année consécutive depuis plus de deux décennies.
Les chiffres officiels publiés le mois dernier ont montré que le produit intérieur brut a chuté de 0,2 % l’année dernière, après avoir chuté de 0,3 % en 2023.
La plus grande économie de la zone euro a pris du retard par rapport à ses pairs ces dernières années, en grande partie à cause d’un ralentissement prolongé de l’activité manufacturière. Le passage du gaz russe, plus abordable, au gaz naturel liquéfié (GNL) américain, plus cher, a fait grimper les coûts de l’énergie, ce qui a eu de graves répercussions sur les fabricants et les petites entreprises.