La présidente de la Commission européenne a conduit, jeudi 27 février 2025, une délégation « sans précédent » à New Delhi pour négocier un accord commercial.
Les responsables de l’Union européenne (UE) ont tenté de soulever la question du manque de soutien de l’Inde aux sanctions occidentales contre la Russie lors d’une « visite sans précédent » d’une délégation menée par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, à New Delhi. Le groupe des 27 membres cherche à conclure un accord de libre-échange (ALE) avec le gouvernement de Narendra Modi, dans un contexte d’inquiétudes concernant la politique douanière du président américain Donald Trump.
Un responsable de l’UE a déclaré à l’Indian Express que Von der Leyen pourrait soulever la question de l’application de sanctions contre Moscou lors des prochaines négociations.
« Un point spécifique que j’attends de Mme von der Leyen dans le contexte de l’agression russe n’est pas seulement notre soutien à l’Ukraine, mais aussi les sanctions que nous maintenons contre la Russie et la coopération que nous entretenons avec l’Inde, que nous voulons poursuivre et intensifier autour de l’application de ces sanctions », a déclaré le responsable.
L’Inde est devenue l’un des plus gros acheteurs de pétrole de la Russie, malgré les sanctions sans précédent imposées par les gouvernements occidentaux contre les secteurs énergétique et financier russes. Les échanges bilatéraux entre l’Inde et la Russie ont dépassé 65 milliards de dollars au cours de l’exercice 2023-24, soit une multiplication par cinq par rapport à 2021.
L’UE « cherche à négocier avec fermeté » pour garantir un « accord de libre-échange commercialement significatif », rapporte le média indien, citant un responsable de l’UE. Le bloc cherchera à réduire les droits de douane sur certains produits tels que les voitures, le whisky et les vins. « Le marché indien est relativement fermé, en particulier sur les produits clés présentant un intérêt commercial pour l’Union européenne et les industries de nos États membres. Il s’agit notamment des voitures, ainsi que des vins et spiritueux », a déclaré le responsable au média.
La demande de l’UE de réduire les droits de douane de New Delhi intervient après que les deux parties ont conclu neuf cycles de négociations, le dixième cycle devant avoir lieu en mars à Bruxelles. Ces négociations ont eu lieu alors que Trump envisage d’imposer des droits de douane de 25% sur les importations en provenance de l’UE et d’augmenter ceux sur les importations en provenance d’Inde, qu’il a qualifiée de « très grand abuseur des droits de douane ».
L’Inde chercherait à obtenir des concessions pour ses petites industries, car elle craint que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (CBAM) n’entraîne des droits de douane élevés sur les produits indiens en acier et en aluminium. En outre, l’industrie textile indienne est actuellement désavantagée en Europe, étant donné que les exportations de textiles sont soumises à un droit de douane supplémentaire de 10% en raison de l’absence d’accord commercial…
Les négociations en vue d’un accord de libre-échange entre New Delhi et le bloc ont été lancées en 2009, mais ont ensuite été interrompues « en raison de différences dans la portée et les attentes de l’accord », selon le communiqué de New Delhi. Le processus de négociation a été relancé en 2022.