Encombrement des espaces, longues files d’attente et deux passages aux guichets pour régler sa vignette automobile. Il faut être patient pour pouvoir l’obtenir.
On pourrait dire que cela résume jusqu’aux dysfonctionnements de l’administration tunisienne. Pour en être convaincu, il n’y a peut-être pas mieux ces jours-ci que d’aller voir du côté des recettes des finances. Et pour cause, avec l’entrée en vigueur du paiement de la vignette 2025 pour les véhicules, qui va aller jusqu’à début avril 2025, il y a foule. Et celle-ci s’étend sur des dizaines de mètres. Une foule que l’on aperçoit souvent jusqu’à devant l’entrée de la recette des finances.
Certains pourraient être tentés de rendre le citoyen responsable : les vignettes sont dans les recettes depuis bien longtemps ; on peut reprocher au citoyen de ne pas se déplacer s’en saisir. Mais, le Tunisien s’est toujours comporté de la sorte : il se décide au dernier moment. Et difficile qu’il puisse changer de comportement. Quoi faire alors ? La logique veut dire que l’on s’adapte à son vécu plutôt que l’on cherche à lui faire changer de comportement.
Motus et bouche cousue
On pourrait dire, encore à ce niveau, que l’on n’a rien fait pour qu’il change de comportement. En l’absence – et là aussi le bât blesse – d’actions de communication. Pour expliquer aux uns et autres les bienfaits de payer sa vignette bien avant le dernier moment fixé par l’administration fiscale. Avez-vous vu l’administration fiscale dérouler un message de ce type ? Comme ailleurs, c’est quasiment motus et bouche cousue.
Premier phénomène, pour ainsi dire, qui saute aux yeux, l’encombrement de l’espace. Ce qui est loin d’être de nature à offrir une belle image des recettes des finances. Un encombrement qui suscite dans les files d’attente des discours qui ne comprennent pas toujours pourquoi il n’y a pas moyen de faire autrement. Comme payer, par exemple, dans d’autres lieux que les recettes des finances. Pourquoi ne pas régler le montant de la vignette au guichet de la Poste ou d’une banque par exemple ? Ou encore dans les municipalités. L’outil informatique ne peut-il pas le permettre ? Et désencombrer les espaces comme ralentir ces queues interminables.
« En quelques clics »
Une banque de la place indique sur son site web que payer sa vignette est possible « en quelques clics sur une application mobile ou sur ses guichets automatiques bancaires ». Mais en vous déplaçant au guichet – physique – de cette banque, on vous dit que personne n’est au courant !
Dans un pays voisin, la Direction générale des impôts a annoncé, il y a quelques jours, dans un communiqué le lancement d’une plateforme dédiée à l’acquisition en ligne de la vignette automobile. Ne pouvons-nous pas faire pareil ?
Double queue
Revenons à nos recettes des finances où, pour payer sa vignette, il faut faire deux fois la queue : la première fois pour une opération d’ « enregistrement » de l’opération et la seconde pour payer la vignette. Et, ici et là, du moins dans la recette d’El Menzah 6, il n’y a qu’un seul guichet pour accomplir chacune de ces opérations. Et calculer le temps nécessaire pour toute l’opération n’est point difficile : une demi-heure à trois quarts d’heures, voire plus selon les jours.
Et ici et là, on ne s’est pas demandé s’il n’y avait pas d’autres moyens de faire autrement. Pour éviter les longues files ! Bien plus, un TPE (Terminal de Paiement électronique) existe, mais la double queue est toujours nécessaire. Une pour enregistrer et payer avec une carte de paiement bancaire, et une queue pour obtenir son sésame : la vignette auto.
Une vignette de 4 200 dinars
Le chèque n’est pas accepté – sauf certifié – et seul le cash est de rigueur. Une mesure que personne n’arrivera à vous expliquer le pourquoi. Sauf pour vous dire « c’est dans la loi ». La nouvelle loi des chèques n’a-t-elle pas institué une plateforme qui enlève pratiquement tout risque d’impayés ?
Passons ! Et que dire lorsqu’il s’agit de payer une vignette de 4 200 dinars (16 CV et plus). Faut-il par les temps qui courent se payer les services d’un garde du corps ? On a beau retourner la question dans tous les sens … nous sommes loin du compte !