Ursula von der Leyen affirme que tandis que « d’autres se retirent », le bloc accroît son soutien au pays.
L’Union européenne va investir 4,7 milliards d’euros (plus de 5 milliards de dollars) en Afrique du Sud pour soutenir divers projets, notamment la transition vers les énergies propres, la fabrication de vaccins et la connectivité numérique et physique, a annoncé, jeudi 13 mars 2025, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Cette annonce a été faite lors d’un sommet entre l’UE et l’Afrique du Sud visant à renforcer les liens bilatéraux. Elle intervient peu après le retrait de l’aide financière américaine à Pretoria, suite à un différend diplomatique.
« Nous avons parlé ensemble au G20 à Rio en novembre de l’hydrogène vert et des énergies renouvelables … Pour ouvrir ce nouveau chapitre de nos relations, l’Europe peut contribuer à un programme d’investissement Global Gateway de 4,7 milliards d’euros », a déclaré Von der Leyen au président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
La majeure partie du programme d’aide – 4,4 milliards d’euros – sera investie dans des projets d’énergie propre et juste, tels que l’expansion de la production d’énergie éolienne, solaire et hydrogène dans le pays. « Nous savons que d’autres se retirent. C’est pourquoi nous tenons à être très clairs dans notre message : nous redoublons d’efforts. Nous sommes là pour rester », a déclaré le chef de l’UE.
Pretoria a annoncé la semaine dernière le retrait des États-Unis du Groupe des partenaires internationaux (GPI), une coalition regroupant l’UE, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Canada, le Japon, la Norvège et le Danemark. Le GPI vise à aider plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, à opérer leur transition vers des énergies plus propres. Selon un communiqué du cabinet du président Cyril Ramaphosa, l’Afrique du Sud risque désormais de perdre plus d’un milliard de dollars d’investissements promis par Washington suite à sa sortie du groupe.
Vendredi 7 courant, le président américain Donald Trump a annoncé que son administration suspendrait tout financement fédéral à l’Afrique du Sud, qualifiant le pays de « mauvais endroit où vivre actuellement ». Cette décision fait suite à l’adoption d’une loi controversée sur l’expropriation foncière, qui, selon le pays africain, vise à remédier aux disparités raciales en matière de propriété foncière. Trump a qualifié cette loi de « mesure scandaleuse » et a signé un décret ordonnant aux agences gouvernementales américaines de suspendre l’aide au pays.
Dans son discours prononcé jeudi au sommet UE-Afrique du Sud au Cap, Ramaphosa a déclaré que l’événement se déroulait « à une époque d’incertitude mondiale caractérisée par la montée de l’unilatéralisme, du nationalisme économique et d’un recul du droit international ».