Au 15ème siècle, l’astrologue Nostradamus, rien qu’en auscultant le ciel, avait prédit pour 2025 des catastrophes naturelles, notamment des éruptions volcaniques, des tremblements de terre et de violentes tempêtes. Il aurait aussi annoncé une crise économique marquée par des pénuries alimentaires et médicales. Il ne pensait pas si bien prédire, l’année 2025 a commencé par une série de séismes dans l’île de Santorin en Grèce, avec des menaces d’éruption d’un supervolcan en Italie. Et ne parlons pas des pénuries que nous connaissons très bien, ni des difficultés économiques mondiales que nous subissons de plein fouet.
Un coup dur pour les incrédules de chez nous qui disent qu’on ne peut pas prévoir l’avenir. C’est faisable et on l’a fait, un pied-de-nez à ces défenseurs des droits de l’homme qui n’arrivent pas à le croire. Ils n’arrêtent pas de douter du fait que l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie pouvait prendre des décisions en 2011 pour perturber la sûreté de l’Etat en 2024. Or, si le prédicateur français a su, six siècles avant, ce qui allait se passer en 2025, pourquoi pas l’ancien gouverneur de la BCT qui, tout compte fait, n’a prédit l’avenir que pour une toute petite douzaine d’années ? C’est toujours ainsi chez nous, on ne croit pas en nos capacités. Parce qu’il est Français, on croit à ce que dit Nostradamus. Parce qu’il est Tunisien, personne ne veut croire que ledit Kamel Nabli savait ce qui allait se passer en 2024 et aurait agi en conséquence. Personne n’aurait eu l’idée que, comme Nostradamus, il savait lire dans les astres, qu’il avait la science astrologique infuse. Et puis, somme toute, en Tunisie, nous avons l’un des meilleurs astronomes du monde. Il y a même ceux qui ont travaillé à la NASA. C’est vrai qu’entre astronomie et astrologie, il y a comme une petite différence, mais qu’à cela ne tienne.
L’essentiel, ce qu’on doit retenir, c’est que ces défenseurs des droits de l’homme sont des empêcheurs de tourner en rond. Sinon, de quoi ils se mêlent ? On parle là du Haut-Commissariat aux droits de l’homme qui vient de conclure que Abir Moussi fait l’objet d’une détention arbitraire illégale. Comment savent-ils, eux, depuis Genève en Suisse, que Abir Moussi, incarcérée depuis le 3 octobre 2023, est dans une situation de détention arbitraire en dehors des cadres légaux ? Ils n’en savent rien, à moins d’avoir des dons paranormaux de voyance, ou quelque chose de cette sorte. Or, là, on dépasse le domaine de l’astrologie, et « rationnels » que nous sommes, on peut toujours croire à l’astrologie, mais certainement pas à la voyance. N’est-ce pas ?
Et puis, qu’ils nous laissent en paix. En ce mois saint, nous avons d’autres poissons à frire. Pour nous, l’essentiel, c’est ce que vient de nous dire un responsable de l’Office du commerce de Tunisie. L’essentiel, comme il l’affirme, c’est qu’on aura droit pour le mois de Ramadan à 74.000 tonnes de sucre, 550 tonnes de thé et 2.400 tonnes de café. En voilà des droits fondamentaux que les défenseurs des droits de l’homme omettent de mettre en valeur ! C’est pour dire leur mauvaise foi. Ne savent-ils pas que pour nous, les Tunisiens, les droits les plus élémentaires passent tout d’abord par l’intestin.
C’est humain, non ? On doit bien se caféiner pour ne pas dormir en ces longues nuits ramadanesques. C’est humain et, surtout, c’est notre droit de vouloir se goinfrer pendant le mois du jeûne, et ce, même si on n’a pas toujours quoi se mettre sous la dent et que les marmites sont pratiquement vides. On peut toujours, à ce propos, parler de pénurie et de croissance en reculant, sauf qu’avec les politiques économiques actuelles, c’était à prévoir et là, il ne s’agit pas d’astrologie.
Le mot de la fin est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n915 du 12 au 26 mars 2025