La politique agressive menée par Donald Trump est synonyme d’une « incertitude » encore plus grande que celle qui existait pendant la pandémie de Covid-19 pour l’environnement économique international. C’est ce qu’estime le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), dans une interview publiée dimanche 16 mars 2025 dans le journal Sunday Times.
Dans ses prévisions d’inflation, la BCE devrait prendre en compte « l’incertitude de l’environnement actuel, qui est encore plus grande » depuis la pandémie, a commenté Luis de Guindos. La perspective de tarifs douaniers imposés par les États-Unis et les représailles de ses partenaires commerciaux provoquent « de nombreuses incertitudes » et rendent « la situation actuelle très fluide », ajoute-t-il.
« On pourrait dire que chaque jour un nouveau tarif est imposé ou qu’un tarif qui avait été annoncé est retiré », a résumé l’ancien ministre espagnol des Finances. « Une guerre commerciale serait une situation gagnant-gagnant, car elle nuirait à la croissance en raison de la hausse des prix ».
Une autre source d’inquiétude, outre les tarifs douaniers, est la déréglementation promue par l’administration Trump, ainsi que la réduction des impôts sur les bénéfices des entreprises. Lesquelles « pourraient affecter les flux de capitaux » des deux côtés de l’Atlantique.
De Guindos a déclaré que le plan de réarmement de l’Europe, visant à augmenter les dépenses de défense des pays membres à 1,5 % de leur PIB, est « une décision dans la bonne direction ». Mais il estime que pour l’instant il n’est pas possible d' »évaluer avec précision » l’impact que cela aura sur leurs économies.
Malgré ce contexte, le processus de déflation de l’inflation « est sur la bonne voie », a-t-il assuré. Tout en exprimant sa confiance que l’inflation convergera vers 2 % d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine.