La STB est de retour, sans jamais quitter le podium. Elle a été, de tout temps, même aux pires difficultés, aux avant-postes du financement de l’économie. La doyenne des banques a marqué de son empreinte, de son souffle et de son ADN le paysage économique tunisien. Dieu, dit-on, a créé la Terre, l’Etat tunisien, la nation et la STB a créé la Tunisie, à l’orée des années soixante. Elle avait ceci de particulier : elle ne se limitait pas à financer l’économie – dont elle était à l’avant-garde -, elle a aussi et surtout contribué à favoriser l’éclosion et l’émergence, du dedans ou de l’extérieur, d’une classe d’entrepreneurs sans capitaux, qu’elle avait accompagnés jusqu’à leur maturité.
La STB a été de toutes les étapes et de tous les tournants de l’économie nationale. Elle avait pris, à son corps défendant, le relais de l’Etat, en prenant sous son manteau la BDET et la BNDT qui étaient en grande difficulté financière, bien loin de ce que fut leur âge d’or. Seul moyen d’éviter une crise systémique qui aura nui à l’image de la place financière nationale. Difficile d’évoluer, plombée qu’elle était d’un legs et d’un lourd passif qui auraient fait couler n’importe quelle autre banque. La STB avait plié, certes, sous le poids des charges inattendues d’une fusion qui n’en était pas une, sans aucune justification managériale et à haut risque. Mais forte de ses propres fondamentaux, elle n’a pas cassé. Toute autre banque aurait coulé. Pas elle.
Elle sut gérer les difficultés post-fusion du mieux qu’elle le pouvait, sans que cela impacte sa contribution au financement de l’économie. Elle en est sortie plus aguerrie et plus forte que jamais, moyennant aussi injection de capitaux qu’elle sut rémunérer. Au point de prétendre jouer d’ici peu les premiers rôles. Ce qui n’est pas peu dire pour une banque publique qui ne dispose pas des mêmes « marges de manœuvre » que les banques privées. L’épreuve est loin derrière : la STB retrouve l’éclat des couleurs qui fut le sien. Elle doit sa remontée, sa notoriété et son statut à la qualité et à la détermination de ses cadres et de ses employés. Ils sont convaincus – ce que nous confirme avec force conviction et avec beaucoup d’assurance Rachid Batita -, qu’ils ont vocation à être les soldats (de l’ombre) de la vitalité de l’économie nationale. Ils portent tous, du sommet à la base, l’ADN du temps des pionniers. Pour tous, la STB fut et reste plus qu’un métier de banque, une véritable mission. Et un engagement à jamais au service de l’économie nationale. Le numéro un de la banque n’en dira pas moins. Interview.
Nous sommes à quelques semaines de l’annonce de vos résultats annuels 2024. Peut-on avoir une première idée des chiffres?
Bien que les états financiers ne soient pas définitivement arrêtés, l’année 2024 a été, en premier lieu, caractérisée par une progression du total bilan de la STB de 3%, à environ 15 milliards de dinars, avec un changement de sa structure profitant au portefeuille titres au niveau des actifs avec une part en augmentation de 7 points de pourcentage à 26% et aux dépôts de la clientèle au niveau des passifs avec une progression historique du dépôt qui a évolué à 12%. L’augmentation du portefeuille titres a été portée par l’accroissement substantiel des titres souverains qui dénote l’effort régulier et continu de la banque en matière de soutien à l’économie nationale. Les créances à la clientèle ont connu, en revanche, un repli de 4%, expliqué principalement par le fléchissement de l’activité de financement d’une part, et le choix stratégique de la rationalisation d’octroi de crédit d’autre part. Toutefois, elles continuent à accaparer les deux tiers des actifs de la banque. Cette évolution intègre toutefois une croissance significative des revenus du portefeuille titres et opérations financières (+23% à 304 MD) et traduit le choix de la banque d’assurer une diversification des sources de revenus et de satisfaire les besoins de tous les acteurs économiques du pays.
Du côté des passifs, la STB a réussi, en 2024, à baisser d’une manière substantielle sa dépendance aux ressources de la BCT en divisant par deux leurs parts dans le bilan à uniquement 6%. Cette performance est le résultat de la forte mobilisation des dépôts de la clientèle.
Pour ce qui est des soldes intermédiaires de gestion, sous l’effet du repli de la marge nette des intérêts, conséquence directe des difficultés observées au niveau de certains secteurs économiques, d’une part, et de la baisse relativement importante en matière de distribution du crédit, d’autre part, le PNB a marqué un léger repli de 2% à 665 MD malgré la forte baisse des engagements, ce qui dénote une forte résilience de la banque .
La STB est une banque publique et elle est appelée à soutenir les entreprises publiques. Quelle était sa contribution à ce niveau?
La STB a toujours joué un rôle capital dans l’accompagnement des acteurs économiques du pays à travers les différents secteurs d’activités. Elle fut la première banque de la place à financer l’industrie naissante, la banque de référence du secteur touristique, ainsi que l’alliée incontournable des grandes entreprises et des PME. En tant que banque publique, notre mission première est d’accompagner l’ensemble des acteurs économiques, en apportant un soutien financier stratégique aux entreprises privées et publiques, tout en répondant aux besoins de financement de l’État et des institutions nationales. Dans ce cadre, la STB a toujours été un partenaire clé des entreprises publiques, en les soutenant dans leurs besoins en financement d’exploitation, d’investissement et de restructuration, afin d’assurer leur pérennité et leur contribution au développement économique. Nous avons joué un rôle majeur dans le financement des grands projets d’infrastructure, le développement du secteur énergétique, des transports, et dans de nombreux autres domaines stratégiques essentiels à la croissance du pays.
Une approche rigoureuse et responsable
Durant l’année 2024, la STB a renforcé sa part de financement public en accompagnant l’État, les institutions et les entreprises publiques à travers des solutions adaptées. Ces financements ont été accordés en tenant compte :
• D’une analyse approfondie des business plans pour garantir la viabilité des projets financés.
• D’études de rentabilité détaillées, assurant un équilibre entre le soutien à l’économie et la gestion rigoureuse des risques bancaires.
• De la viabilité des établissements bénéficiaires, afin d’assurer une utilisation efficace et durable des ressources allouées.
Un soutien stratégique et diversifié
En plus des financements classiques, la STB œuvre également à la modernisation et à l’optimisation de la gestion financière des entreprises publiques en leur proposant :
• Des lignes de crédits adaptées pour soutenir leurs besoins en fonds de roulement et en exploitation.
• Des solutions de financement structuré et de levée de fonds pour leurs projets de développement et d’expansion.
• Des instruments de couverture des risques financiers, notamment pour la gestion du change, des taux d’intérêt et des fluctuations de marché.
• Un accompagnement vers des solutions de digitalisation et de transformation afin d’améliorer leur compétitivité et leur efficacité opérationnelle.
Grâce à cette approche globale, la STB s’inscrit pleinement dans sa mission de banque publique responsable et engagée, garantissant un équilibre entre soutien économique, rentabilité et développement durable, tout en contribuant activement à la stabilité financière et à la croissance économique du pays.
Est-ce que vous avez des programmes en faveur des porteurs de projets, y compris les sociétés communautaires?
Outre la ligne de financement mise à la disposition des sociétés communautaires, dont une partie est gérée par la STB, nous nous sommes engagés à financer les projets dont le coût d’investissement dépasse le plafond fixé par la convention. Dans ce cadre, la STB a déjà priorisé sa participation dans le financement du projet des sociétés communautaires sur ses ressources ordinaires. A titre d’exemple, une société communautaire industrielle d’envergure implantée à Gafsa a bénéficié de notre accord de principe pour un investissement consistant, et ce, dans le but de promouvoir l’économie nationale, et régionale en particulier. La STB, comme à l’accoutumée, fait preuve de son implication et de son adhésion aux nouvelles stratégies de développement englobant tous les secteurs d’activités.
En plus de sa participation aux manifestations organisées par les différentes institutions de l’État, la Société Tunisienne de Banque a encadré son personnel dans les différentes régions en matière de financement, d’accompagnement et de suivi des sociétés communautaires durant toutes les étapes, depuis la création et la constitution du dossier de prêt jusqu’à l’exploitation. Dans ce but, une cellule assistance TPME dédiée a été créée. Une convention de cadrage a aussi été signée en date du 12 février 2025 avec Monsieur le Ministre de l’Emploi afin de booster le financement de ce type de sociétés.
Vous êtes un établissement de crédit pionnier en matière d’innovation. Quelles seront vos nouveautés pour 2025?
La Société Tunisienne de Banque poursuit son engagement envers la transformation digitale en 2025. Cette année s’inscrit comme un jalon majeur dans l’évolution stratégique de l’institution, qui vise à consolider sa position de leader dans le paysage financier tunisien tout en renforçant son rôle de catalyseur pour l’écosystème d’innovation national. L’année 2025 sera marquée par des initiatives stratégiques visant à soutenir l’écosystème d’innovation tunisien. Grâce à des solutions digitales inclusives, la STB mettra l’accent sur l’amélioration de l’accès aux services financiers pour toutes les franges de la population, en particulier celles vivant dans les régions sous-dotées. Cet engagement s’inscrit dans une démarche globale visant à accompagner le développement socio-économique du pays.
En 2025, et après la promulgation de la loi 2024-41, la STB se concentrera sur la mise en place de solutions alternatives pour soutenir la transition vers d’autres moyens de paiement innovants. La banque apportera son expertise technique et opérationnelle pour garantir une intégration fluide et sécurisée des technologies nécessaires pour mettre en place des solutions alternatives en collaboration avec des acteurs publics et privés. Cela inclut notamment le développement de passerelles de paiement modernes, la mise en place de solutions alternatives et la sensibilisation des utilisateurs finaux. En somme, 2025 représente une opportunité pour la Société Tunisienne de Banque de renforcer son rôle de catalyseur dans la transformation digitale du secteur financier tunisien. À travers ses initiatives novatrices et son engagement envers l’inclusion financière et le développement durable, la STB continuera d’inspirer et de guider les acteurs de l’écosystème vers un avenir plus prospère et plus connecté.
Quels sont les premiers enseignements après l’entrée en vigueur de TuniChèque?
La nouvelle loi régissant les chèques a mis en lumière certaines faiblesses structurelles des outils et mécanismes de financement disponibles pour les acteurs économiques, notamment les particuliers, les PME ainsi que les TPE. Ces dernières, qui constituent la colonne vertébrale de l’économie tunisienne, ont souvent recours au chèque comme moyen de paiement privilégié, non seulement pour sa praticité, mais aussi pour son rôle dans le fractionnement des dépenses et comme garantie de paiement à terme. Ce constat est confirmé par les statistiques (au premier semestre 2024) afférentes à la répartition des valeurs télé-compensées au niveau des quelles le chèque accapare plus de 52.7% en montant contre une part de 23% pour les virements, 10% pour les prélèvements et 14% pour les lettres chèques.
La récente évolution législative, en limitant les sanctions pénales associées aux chèques sans provision et en prévoyant un fonctionnement différent pour la vérification de la solvabilité des tireurs, a bousculé certaines pratiques culturelles bien ancrées en Tunisie, où le chèque est traditionnellement davantage perçu comme un instrument de garantie ou de paiement différé qu’un simple moyen de paiement à vue. Ce changement d’approche exige donc une adaptation progressive des usages et des mentalités, afin de permettre une transition harmonieuse vers une utilisation conforme à la nouvelle réglementation.
Dans ce contexte, il est impératif que les banques tunisiennes saisissent cette opportunité pour bien booster les autres modes de paiement disponibles et/ou proposer des solutions alternatives adaptées aux besoins des différents segments économiques. Parmi ces solutions, figurent notamment les systèmes de Buy Now Pay Later (BNPL), les wallets, ainsi que le développement de partenariats avec des établissements de crédits-bureau et d’assureurs-crédit pour offrir des produits financiers plus sécurisés et accessibles. La collaboration avec d’autres acteurs tels que les compagnies d’assurance pourrait également faciliter la création de mécanismes de garantie innovants capables de répondre aux attentes des entreprises et des particuliers, tout en réduisant les risques pour les prêteurs. Parallèlement, une refonte de la réglementation en vigueur s’impose pour accompagner cette transformation. Par exemple, l’instrument juridique de la lettre de change, l’actualisation des circulaires régissant les différents types de crédit accordés aux ménages et aux entreprises.
La STB a-t-elle prévu des solutions pour les financements du besoin en fonds de roulement pour les PME avec les difficultés actuelles?
Depuis sa création en 1958, la STB est proche des entreprises, en particulier des PME, qui constituent 80 % du tissu économique du pays. Nous sommes à l’écoute des PME tunisiennes, nous les conseillons et les assistons à travers nos chargés, et nous avons mis en place des lignes de crédits étrangères dédiées en leur faveur (PRASOC, ADAPT…). De plus, nous avons adopté une nouvelle politique de crédit favorisant le financement du cycle d’exploitation des entreprises, en particulier des PME, avec des conditions assouplies pour le financement du fonds de roulement. Toutefois, face aux défis actuels, il est essentiel de diversifier et d’élargir les mécanismes de financement. Cela passe par des solutions alternatives telles que le private equity, le fonds de retournement, l’introduction en Bourse, ou encore des dispositifs de couverture du cycle d’exploitation à travers des contrats d’assurance. Par ailleurs, l’encouragement du crédit-bureau permettrait d’adosser les financements aux notations et au scoring de contrepartie, rendant ainsi l’accès au crédit plus fluide et plus sécurisé.
En outre, la SOTUGAR (Société Tunisienne de Garantie) peut jouer un rôle clé dans l’accès au financement des PME, notamment en couvrant une partie du risque pris par les banques à travers ses différents mécanismes de garantie. Cela permet aux entreprises, y compris celles en difficulté, de bénéficier d’un soutien accru et d’un accès plus aisé aux financements nécessaires à leur croissance et à leur redressement. Dans cette dynamique, la STB accorde également une attention particulière aux startups et aux entreprises innovantes, en les accompagnant dans l’élaboration et l’optimisation de leurs modèles d’affaires. Nous encourageons le recours à des mécanismes de financement adaptés à leurs besoins spécifiques, notamment via des fonds d’investissement spécialisés, du capital-risque, des solutions de crowdfunding, ainsi que des lignes de financement adaptées à l’amorçage et à la croissance des jeunes entreprises à fort potentiel.
Ainsi, la STB se positionne comme un partenaire de référence pour les entreprises tunisiennes, en mettant en place des solutions innovantes et adaptées aux évolutions du marché et aux défis économiques actuels.
Et pour les grandes entreprises, quelles solutions offrez-vous?
Il est important de rappeler que les grandes entreprises occupent 60 % de la part de financement de la STB, témoignant ainsi de notre engagement historique en tant que partenaire stratégique des grands groupes et des entreprises structurantes du pays. Afin de consolider cette orientation, nous avons mis en place une nouvelle politique de gestion des risques qui assure un équilibre entre les exigences réglementaires et la souplesse de financement, notamment pour les besoins en fonds de roulement et les entreprises opérant dans des secteurs clés tels que les travaux publics, en appui aux projets d’infrastructure réalisés avec l’État. Dans cette optique, la STB a structuré son approche à travers plusieurs initiatives :
• Un centre d’affaires dédié, conçu pour accompagner de manière proactive environ 400 groupes et grandes entreprises, en leur offrant des solutions personnalisées et un suivi rapproché pour répondre à leurs besoins spécifiques en matière de financement et de gestion de trésorerie.
• Un outil digital avancé DIGI CORP, qui permet aux grandes entreprises de consulter et d’effectuer des opérations financières à distance, optimisant ainsi leur gestion quotidienne et leur relation avec la banque.
• Des solutions de financement sur mesure pour accompagner le développement et l’investissement des grandes entreprises, en facilitant l’accès aux crédits moyen et long termes pour les projets d’expansion, de modernisation et de renforcement des capacités productives.
Au-delà du financement traditionnel, nous explorons également des mécanismes alternatifs pour soutenir les grandes entreprises, notamment :
• Le financement structuré et syndiqué, permettant de mobiliser des ressources conséquentes pour des projets d’envergure.
• Le recours aux marchés financiers, via l’accompagnement des entreprises dans l’émission d’obligations, l’introduction en Bourse et l’accès aux fonds d’investissement.
• Des solutions de couverture des risques, incluant les instruments de couverture de change et de taux, ainsi que des garanties bancaires adaptées aux besoins des grandes entreprises opérant à l’international.
Enfin, nous restons dans une dynamique de prospection des grandes entreprises viables, en mettant l’accent sur celles qui participent activement à la création de valeur ajoutée et d’emploi. Fidèle à son modèle d’affaires, la STB privilégie l’accompagnement des acteurs économiques dans leurs stratégies de croissance. Avec cette approche globale et innovante, la STB confirme son rôle d’alliée incontournable des grandes entreprises, en leur offrant des solutions adaptées à leurs enjeux et en contribuant au développement économique et social du pays.
Est-ce qu’il y aura des dividendes cette année?
En ce qui concerne la distribution de dividendes, il importe de souligner que la STB a réussi sa restructuration financière en générant des bénéfices annuels qui lui ont permis d’absorber la totalité des reports débiteurs, de renforcer ses fonds propres qui ont atteint un montant largement supérieur au niveau requis pour la couverture de ses risques et d’afficher des ratios de solvabilité très confortables, et ce malgré le non décompte, depuis l’exercice 2023, parmi ces fonds propres, de la dotation de l’Etat, principal actionnaire de la Banque, qui s’élève à 117 millions de dinars et dont le remboursement convenu a été réparti sur trois années 2023,2024 et 2025. Ainsi, les conditions permettant aux actionnaires, via l’Assemblée générale, de décider, compte tenu des contraintes réglementaires en la matière, la distribution de dividendes n’ont pas cessé de s’améliorer d’une année à l’autre. A cet égard, je tiens à remercier nos actionnaires pour la patience qu’ils ont manifestée envers la banque.
Le mot de la fin…
La STB ne cesse de s’affirmer comme une banque publique qui a réussi sa transformation et qui est devenue une banque de référence, responsable, liquide et performante. Son rôle de locomotive de l’économie tunisienne se renforcera davantage dans les années à venir.
Je tiens à remercier tous les intervenants qui ont assuré la pérennité de la banque par leur soutien, à savoir la Tutelle et notre Conseil d’administration. Je tiens à remercier nos actionnaires pour leur patience et leur conviction d’avoir fait le bon choix et d’avoir confiance dans une grande banque comme la STB, en dépit des difficultés rencontrées. Je remercie également nos employés pour leur engagement, leur culture d’appartenance au sein de la banque et pour les défis qu’ils ont déjà relevés et qu’ils sont toujours prêts à relever davantage pour le bien de notre banque et de notre cher pays.
Cette interview a été publiée dans le numéro 915 de L’Economiste Maghrébin, en kiosque du 12 au 26 mars 2025.