L’Union européenne a reporté, jeudi 20 mars 2025, jusqu’à la mi-avril l’imposition des premières contre-mesures des tarifs douaniers de Donald Trump , permettant au bloc de reconsidérer les produits américains à frapper et offrant ainsi du temps pour de nouvelles négociations.
La Commission avait proposé d’imposer les droits de douane qu’elle avait mis en place en 2018 sur des produits américains d’une valeur de 4,5 milliards d’euros (4,9 milliards de dollars) le 1er avril, ainsi que sur 18 milliards d’euros supplémentaires de produits le 13 avril.
« Nous envisageons désormais d’aligner le calendrier des deux séries de contre-mesures de l’UE afin de pouvoir consulter les États membres sur les deux listes en même temps, ce qui nous donnerait également du temps supplémentaire pour négocier avec nos partenaires américains », a déclaré le commissaire européen, Maros Sefcovic, s’adressant au Parlement européen jeudi.
La Commission a ensuite confirmé que toutes les contre-mesures de l’UE entreraient en vigueur à la mi-avril.
La première série de contre-mesures comprend l’application d’un tarif de 50 % sur le bourbon américain. Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 200 % sur tous les vins et autres produits alcoolisés originaires de l’UE si le bloc les mettait en œuvre. L’administration Trump prévoit également d’imposer des « tarifs réciproques » le 2 avril.
Sefcovic a déclaré qu’il avait fait des progrès limités avec ses homologues américains dans les discussions jusqu’à présent, comme sur sa proposition de discuter de la réduction des droits de douane sur les produits industriels.
« Je ne pense pas que les États-Unis pensent dans cette direction », a-t-il souligné, ajoutant que leur priorité semble être d’attirer les investissements et la réindustrialisation.
Le Premier ministre français, François Bayrou, a déclaré dimanche 16 mars que l’UE avait probablement eu tort de cibler le whisky américain, tandis que la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a invité les partenaires de l’UE de ne pas aggraver le conflit commercial avec les États-Unis.
« Je ne suis pas sûre que répondre aux tarifs douaniers par davantage de tarifs douaniers soit nécessairement une bonne affaire », a indiqué Meloni.
A noter que la France et l’Italie sont les plus grands exportateurs de vin vers les États-Unis.