Le comité de défense d’Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), a tenu une conférence de presse ce samedi 22 mars 2025 pour dénoncer ce qu’il qualifie de « procès politique ». Cette affaire fait suite à une plainte déposée par l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) après une conférence de presse tenue par Moussi en décembre 2022, où elle aurait critiqué le processus électoral.
Le comité a annoncé son boycott des audiences du 24 mars 2025 Une demande de confrontation avec le représentant légal de l’ISIE a été rejetée, ce qui, selon les avocats, compromet l’équité du procès. Maître Karim Krifa, membre du comité, a affirmé : « L’affaire pour laquelle Abir Moussi est jugée est, j’en suis presque certain, une affaire politique où ils ont excellé dans la violation des procédures et ont adapté les faits comme ils le souhaitaient dans un seul but convenu par tous : l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles »
Maître Krifa a également soulevé une question troublante concernant l’article 24 du décret 54, sur lequel reposent les accusations contre Moussi. Il a expliqué que l’article cité par le ministère public n’existe pas dans le texte officiel du décret. « Ils ont pris deux lignes du premier paragraphe, les ont combinées avec une ligne du deuxième paragraphe et ont terminé par une ligne du troisième paragraphe, créant ainsi un article de loi sur mesure pour Abir Moussi… », a-t-il déclaré
Nafaa Laribi, membre du comité de défense a mis l’accent sur plusieurs irrégularités dans la procédure, notamment l’absence de preuves matérielles et la base juridique contestable du décret 54. Selon lui, le procureur aurait agi sur la base de déclarations d’une personne non habilitée, sans examen technique des faits. L’acte d’accusation repose sur un assemblage de différents extraits de textes, aboutissant à une peine disproportionnée et injustifiée.
Il convient de noter que le procès a été dénoncé par plusieurs organisations internationales, dont le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, « qui a qualifié la détention de Moussi d’illégale. »
Nafaa Laribi a également mis en lumière des dysfonctionnements graves au sein du système judiciaire, notamment la nomination des juges par des notes de service et la paralysie du Conseil supérieur de la magistrature, ce qui remet en question l’indépendance des décisions judiciaires.