La Tunisie produit aujourd’hui 80 % des médicaments consommés sur son territoire. C’est ce qu’il ressort des révélations faites par Chokri Hamouda, PDG de la Pharmacie centrale, lors de l’émission « Sabah Ennass », ce 25 mars 2025. Cette performance place le pays parmi les rares nations africaines à atteindre un tel niveau d’autosuffisance en matière de santé.
Parmi ces productions locales, 95 % sont des médicaments génériques – aussi efficaces que leurs équivalents originaux, mais proposés à des prix bien inférieurs. Seuls 5 % représentent des médicaments innovants. « Le générique a strictement la même efficacité thérapeutique que le princeps, avec un coût bien moindre pour le système de santé », a insisté le Dr Hamouda.
Un parc industriel complet
Le secteur dispose d’une infrastructure solide comprenant :
- 42 unités de production de médicaments humains;
- 4 usines dédiées aux médicaments vétérinaires.
Ces capacités permettent de couvrir l’essentiel des besoins nationaux tout en développant une expertise export.
Le défi des biosimilaires
La Tunisie vient de franchir une nouvelle étape avec le lancement de la production de biosimilaires, ces médicaments biologiques génériques particulièrement complexes à fabriquer. « Certaines unités ont déjà démarré la production. Mais cette filière nécessite des investissements spécifiques, notamment en chaîne du froid et systèmes de conservation », a précisé le responsable.
Vers une souveraineté complète
Cette avancée s’inscrit dans une stratégie globale visant à :
- Garantir l’indépendance pharmaceutique du pays;
- Maîtriser les coûts des traitements pour la population;
- Positionner la Tunisie comme hub pharmaceutique régional.
Avec ces résultats, la Tunisie démontre qu’une approche volontariste en matière de santé publique peut porter ses fruits, ouvrant la voie à d’autres pays africains soucieux de réduire leur dépendance aux importations de médicaments.