La coordination nationale pour l’application de l’article 412 du Code de commerce a exhorté, dimanche, le président Kaïs Saïed à intervenir pour mettre fin aux « dépassements des banques publiques et privées » concernant la réduction des taux d’intérêt fixes sur les prêts à long terme. Dans un communiqué, elle a rappelé que « les banques publiques appartiennent à l’État et doivent respecter la loi ».
La coordination demande également au ministère des Finances d’enquêter sur ces manquements afin de « protéger les droits des citoyens et consacrer l’État de droit ».
Un taux de réponse aux demandes bien en dessous des annonces officielles
Selon un sondage mené auprès de 531 clients de différentes banques, seulement 31 % des demandes de baisse des taux d’intérêt ont reçu une réponse, avec un taux moyen de 8 % dans les banques publiques.
Plusieurs dysfonctionnements ont été relevés :
- Des clients n’ont pas reçu leurs nouveaux tableaux d’amortissement.
- L’effet rétroactif n’a pas été appliqué dans certains cas.
- Des refus de demandes ou des modifications unilatérales du capital emprunté.
La Banque centrale de Tunisie pointée du doigt
Malgré les instructions répétées du chef de l’État, la BCT n’a pris « aucune mesure concrète » pour faire respecter la loi, dénonce la coordination. Celle-ci y voit une « négligence » du rôle de régulateur financier.
Par ailleurs, le Conseil bancaire et financier affirme un taux de réponse de 93 % sur près de 86 000 demandes, un chiffre jugé « en totale contradiction » avec les résultats du sondage client. La coordination déplore l’absence de sources méthodologiques justifiant ces données.
Suspension des prêts longs pour protéger les bénéfices bancaires
Une agence de presse internationale a révélé, selon des sources bancaires, que certaines institutions ont suspendu l’octroi de prêts de plus de 15 ans pour préserver leurs marges. Cette mesure aggrave les difficultés d’accès au crédit pour les particuliers.