La Tunisie entière est en deuil après le tragique effondrement du mur d’une école à Mezzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, qui a coûté la vie à plusieurs élèves. Ce drame poignant ravive une douleur profonde et collective, rappelant que la jeunesse tunisienne continue de payer un lourd tribut, souvent victime d’un système défaillant et d’un enchaînement de négligences.
De son côté Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur dresse un état des lieux, en déclarant comme suit : “Après le drame effroyable de Mezzouna, viendra l’avalanche de larmes, certaines sincères et d’autres de crocodiles, ainsi que la sempiternelle chasse aux boucs émissaires.
Hélas, il ne serait pas excessif de penser que nous sommes tous coupables. Certains par commission. Mais, l’écrasante majorité par omission et acquiescement plus ou moins complice, chacun selon ses contraintes et raisons propres, d’un concours de circonstances et de choix aux conséquences tragiques.
Au point où en est arrivée la Tunisie, l’effroyable drame de Mezzouna n’est malheureusement ni le premier ni le dernier accident dont sont victimes des jeunes tunisiens ravis à la fleur de l’âge.
Si les parents des jeunes de Mezzouna, face à leur tragédie poignante, pourront quand même enterrer leurs enfants morts prématurément et insensément, d’autres parents tunisiens n’auront pas eu ce réconfort, car la mer aura étouffé l’énergie du désespoir et englouti le sursaut d’une dernière chance qui ont poussé leurs enfants à l’exil et au naufrage.
Dans une transe morbide, la Tunisie ne cesse de compromettre son avenir et de malmener ses jeunes.”
Ce drame, qui a coûté la vie à plusieurs jeunes élèves et en a blessé d’autres, a suscité une vive émotion dans la région, accompagnée de manifestations et d’appels à la responsabilité des autorités. D’où la nécessité urgente de rénover les infrastructures scolaires et de renforcer la prévention des risques. Et ce, afin de protéger l’avenir de la jeunesse tunisienne et d’éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.