La Commission constitutive de Nidaa Tounes devait se réunir hier, dimanche, pour désigner un bureau politique composé de 30 membres dont 16 élus entre 8 députés et 8 membres du bureau exécutif du parti.
Or l’élection du bureau politique a été reportée sine die par la Commission constitutive, une décision contestée par 64 députés, sur les 86 élus de Nidaa Tounes, 60 membres du bureau exécutif, 24 coordinateurs régionaux ainsi que deux ministres, Saïd El Aydi et Naji Jalloul, qui ont signé une pétition qui stipule que les prises de position de la commission constitutive sont désormais « caduques ».
Surfant sur cette vague de contestations, pour ne pas dire rébellion, Lazhar Akermi, porte-parole du parti de Nidaa Tounes, a accusé Hafedh Caid Essebsi, fils de l’ancien président du parti Béji Caid Essebsi, d’avoir « donné des instructions » pour le report des élections du bureau politique de Nidaa Tounes.
L. Akremi ne mâche pas ses mots en s’attaquant au fils du président de la République qu’il désigne ironiquement comme « l’héritier de son père à la tête du parti » : Nous avons publié un document, assure-t-il, en tant que commission constituante, pour donner plus de chances aux militants de se présenter aux élections ; nous avons convenu que les élections se fassent dimanche. Cependant, Monsieur le successeur ( Al Sayed al warith), qui se voit comme l’héritier du pouvoir de son père, n’a pas eu la majorité des voix. Il a fait ses comptes, puis menacé de perturber les élections. Pour calmer les esprits, Mohamed Ennacer, président de l’ARP et Boujemaa Rmili , directeur du bureau exécutif de Nidaa Tounes, se sont pliés à ses volontés. Bref, monsieur Hafedh Essebsi veut faire main basse sur le parti !
Rappelons que le comité fondateur de Nidaa Tounes est composé, suite à la démission de son président, Béji Caid Essebsi, de onze membres fondateurs : Lazhar Karoui Chebbi, Taieb Baccouche, Ridha Belhaj, Lazhar Akremi, Slim Chaker, Boujomâa Rmili, Mohsen Marzouk, Anis Ghdira, Salma Eloumi Rkik, Sameh Damak et Wafa Makhlouf.