Lors d’un bref discours de 8 minutes et 40 secondes, diffusé dans la soirée du lundi 16 mars 2015 sur la chaîne nationale d’El Watanya , le chef du Gouvernement Habib Essid a brossé un sombre tableau de l’économie tunisienne la qualifiant de « critique ».
Ainsi, la situation financière publique passe par une période difficile avec un déficit budgétaire de plus de 7400 millions de dinars durant l’année 2014 , contre 3000 millions de dinars en 2010, a-t-il indiqué.
Habib Essid a fait savoir que le niveau des investissements a nettement reculé de 21% par rapport à l’année précédente et de plus de 32% en comparaison à l’année 2010.
S’agissant des entreprises publiques, M. Essid a révélé que 25 grandes entreprises souffrent d’un déficit global dépassant les 3500 millions de dinars en ajoutant que le déficit cumulé des caisses sociales est de 1100 millions de dinars. Quant au taux d’inflation, le chef du Gouvernement a indiqué que le taux de 5,6% enregistré en 2014 reste élevé et que le taux de croissance du PIB n’a pas dépassé les 2,3%.
« La dégradation de la situation économique est due essentiellement au ralentissement du niveau de production, notamment dans le secteur du phosphate et du pétrole, au blocage de certains grands projets tels que les autoroutes de Oued Zarga- Bousselem, Sfax- Skhira, Gabès- Médenine, Médenine- Ras Jedir, le projet du gaz du Sud et d’approvisionnement d’eau potable à Jendouba », a-t-il expliqué.
Habib Essid est, par ailleurs, revenu sur le chômage qui a dépassé les 31%, et ce, à cause de « l’absence d’un modèle de développement clair et pertinent ».
C’est pourquoi, il a annoncé dans son discours un plan national de sauvetage pour faire face à la situation difficile que traverse le pays ; un plan quinquennal reposant sur des « réformes profondes » qui seront menées dans différents secteurs dont l’éducation, la santé, l’administration et la sécurité.
Enfin, M.Essid a promis d’activer les conventions signées, en parachevant les négociations sociales au titre de 2014 et en préparant les négociations triennales.