Plus de 60.000 participants, venus des quatre coins du monde, sont attendus pour l’événement-phare : le Forum Social Mondial dans sa 2 ème édition tunisienne. Entre pluralité et diversité, le FSM comme son nom l’indique aura lieu du 24 au 28 mars, au campus Farhat-Hached.
Quatre ans après la révolution, la Tunisie maintient son espace de mobilisation où de nombreux participants seront réunis durant quatre jours pour apporter leur soutien et leur solidarité aux Tunisiens et principalement pour condamner l’attaque terroriste du Musée du Bardo, et pour prouver au monde entier que la Tunisie est en train de se relever. Sous le mot d’ordre “Les peuples du monde contre le terrorisme”, une marche sera organisée à cette occasion, le mardi 24 mars à 16h, qui partira de la place Bab Saadoun en direction du Musée du Bardo.
Rencontré à cette occasion, Gustavo Massiah, l’un des membres fondateurs du FSM, s’est exprimé sur ce qui s’est passé. Il a décrit l’attaque terroriste de “dramatique”, “nous sommes tous solidaires avec le peuple Tunisien et les victimes. Ce n’est pas seulement une question tunisienne, mais une question pour l’ensemble de la région et du monde”. Et de continuer :”Il n’y a pas plus d’insécurité en Tunisie qu’à Paris, ou à Amsterdam ou ailleurs. La meilleure manière de lutter contre le terrorisme c’est de lutter contre les formes d’oppression, parce que il n’y a pas une seule forme de terrorisme », a-t-il affirmé.
Interrogé sur comment résoudre la question du terrorisme, comment se protéger contre cette menace, il a répondu :”Pour commencer il faudrait résoudre les questions sociales, culturelles car il n’ y a pas une solution unique, ce que nous proposons dans le FSM, c’est d’abord prendre des mesures immédiates pour en finir avec les inégalités. Vous savez qu’en 2016, pour la première fois, le patrimoine de 1% de la population mondiale sera égal aux patrimoines de 90% autres. C’est une situation qui n’est pas acceptable, d’où la question de la réduction des inégalités et des discriminations et les deux questions sont liées. Il faut un projet d’ensemble pour donner confiance et espoir au peuple, pour inventer un nouveau monde. Il a également ajouté qu’ :”Il faut savoir allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté, une citation de l’auteur italien Antonio Gramsci. Oui je suis très optimiste”.
Pour sa part, Damien Hazard, membre de la délégation brésilienne, présent lors de la conférence de presse, a déclaré : ”Je suis conscient que le peuple tunisien est en train de passer par un processus traumatique”.
Il a également fait savoir que pour lutter contre les inégalités, il faut réduire l’extrême pauvreté, en donnant un exemple : « Souvent dans certains pays, les pauvres deviennent un peu moins pauvres, mais les riches beaucoup plus riches, et ce monde qui est régi par le pouvoir économique et financier doit pour moi être démocratisé », a-t-il dit.
Enfin, il a conclu : « A court terme, il faudrait un travail de concrétisation pour que les jeunes trouvent d’autres opportunités que le radicalisme religieux”.
Pour rappel, en 2001, le 1er Forum Mondial Social s’était tenu à Porto Alegre (Brésil) en même temps que le Forum économique de Davos (en Suisse), qui réunit chaque année les dirigeants politiques ainsi que les représentants de l’économie néo-libérale. Une manière pour affirmer que les deux forums sont différents dans leur façon d’agir, et que le Forum de Davos a pour mission de relancer les reformes structurelles et budgétaires de l’activité économique mondiale. Quant au FSM, il s’appuie sur les échanges des mouvements sociaux.