Lors d’une séance plénière consacrée à l’examen du projet de loi N° 14/2015, les députés sont revenus sur un certain nombre d’aspects relatifs à la situation de l’enseignement en Tunisie. L’examen du projet de loi a été une occasion pour évoquer la nécessité ou non d’un accord de prêt. Le projet de loi N°14/2015 en question est relatif à un accord de prêt de 45.000.000 euro pour la rénovation de 310 établissements scolaires et la création de 59 établissements et leurs équipements nécessaires. Notons que le taux d’intérêt de ce prêt est de 3% et remboursable sur 15 ans. Malgré les divergences des députés au sein de l’ARP, il n’ y a pas eu un refus catégorique de l’accord de prêt.
Oui pour l’accord de prêt mais…
Tout en affichant son accord à ce genre de prêt, Imed Khmiri, du mouvement Ennahdha a déclaré que c’est un prêt bénéfique mais qu’il reste insuffisant et de s’interroger : « Quels sont les critères pour choisir les établissements scolaires qui nécessitent les réformes ? »
« Quelle est l’utilité de la modernisation des établissements quand l’infrastructure externe n’est pas à la hauteur ? », s’est indignée Jamila Ksiksi du même bloc parlementaire.
Dans le même contexte, tout en reconnaissant l’importance du concept de la discrimination positive, elle a rappelé que plusieurs écoles manquent de moyens et ne disposent pas d’une bonne infrastructure à quelques kilomètres de Tunis. Ahmed Khaskhoussi, dans le même contexte, a affirmé que s’endetter pour investir dans l’éducation est un bon pas.
Une bonne gouvernance est de mise pour une meilleure gestion du prêt. Ainsi Fethi Chemkhi du Front Populaire a déclaré « qu’on doit contrôler ce prêt parce qu’on est redevable au peuple qui nous a élu ». A part l’accord de prêt, d’autres solutions ont été proposées. La députée Latifa Habbachi estime qu’il faut faire appel aux hommes d’affaires tunisiens afin d’aider le projet. « Nous sommes contre l’endettement, cependant nous pensons qu’un tel prêt est bénéfique pour le pays », soutient Ahmed Seddik.
Discrimination positive ?
« Toutes les régions souffrent de la précarité. Qui va déterminer celles qui devraient être privilégiées ? », lance la députée Leyla Oueslati. Ajmi Lourimi de son côté affirme qu’il existe des écoles nécessiteuses à Sousse qui ne sont pas concernées par la discrimination positive. Toutes ces questions devraient amener à s’interroger, « à qui devrait être utile la discrimination positive et sur quelles bases ?»
D’autres problèmes demeurent
Bien que la séance ait été consacrée à l’examen de la loi relative à l’accord de prêt, d’autres problématiques ont été soulevées, notamment la situation de l’enseignement en Tunisie. À ce titre, Mehdi Ben Gharbia a estimé que la condition actuelle de l’enseignement pousse à mettre en doute la gratuité de l’enseignement. Quant à Nouredine Bhiri, il a évoqué la problématique des maladies dans les écoles.
Celà me rappelle le roi du Danemark Christian 4 qui voulait investir dans l’enseignement , on lui a répondu que le pays est presque en banqueroute , il leur a répondu , que parce que on est pauvre , il ne faut pas qu’on soit bête ! Le savoir est la meilleure arme contre l’ignorance ! Bourguiba n’a pas vécu pour rien !