Les ciné-clubs sont aussi capables d’un apport dans un contexte de violence et de terrorisme. Contacté par leconomistemaghrebin.com, Fatma Bchini, secrétaire générale de la Fédération Tunisienne des Ciné-clubs (FTCC) et présidente du ciné-club de Tunis, est revenue sur le rôle des ciné-clubs dans un contexte marqué par la violence et le terrorisme dans les régions défavorisées.
Notre interlocutrice a affirmé qu’un effort a été fourni pour renforcer le travail autour des ciné-clubs pour enfants : « Il faut commercer à partir de zéro avec les enfants des zone défavorisées comme à Douar Hicher (Tunis) et Menzel Bouzalfa (Nabeul) ». D’après notre interlocutrice, la Fédération Tunisienne des Ciné-clubs (FTCC) a choisi d’axer son travail dans ces zones où les enfants son privés de loisirs et de cinéma : « Je pense qu’il est important d’éduquer l’enfant sur la passion du cinéma afin qu’il choisisse ses propres repères et distinguer entre les films ».
Ainsi, « nous essayons de développer le regard critique chez l’enfant afin qu’il puisse développer un certain regard critique par rapport à l’image », affirme-t-elle.
Dans le même contexte, Mme Bchini affirme que dans les zones défavorisées le ciné-club est un refuge pour les enfants : pendant chaque séance, la salle de projection reçoit pas moins de 120 enfants. « Car faut-il toujours le rappeler, dans les zones marginalisées, un ciné-club est le seul espace où les enfants peuvent s’exprimer, prendre le micro lors du débat, exprimer leurs idée et participer à des ateliers. « On sent la joie des enfants lors de la projection et du débat« , précise-t-elle.
Par ailleurs, parmi les objectifs des ciné-clubs est d’instaurer la culture de la tolérance et du dialogue chez les enfants : « Malheureusement on ne s’est pas habitué à la culture du dialogue et il suffit de suivre même les débats télévisés pour s’en rendre compte ».
Répondant à notre question sur la situation des ciné-clubs dans les régions, la présidente du ciné-club de Tunis déclare qu’il n’existe pas de ciné-club à Kébéli, à Kairouan, Tataouine contrairement à Kasserine. Elle a affirmé que les jeunes issus de ces régions défendent bec et ongles leur ciné-club et que grâce à des propositions des jeunes de ces régions, les ciné-clubs ont été créés. Dans le même contexte, elle a affirmé que l’expérience des JCC dans les régions est un facteur qui a contribué à la décentralisation des activités culturelles.
« L’échange d’idées et le débat sont capables de réduire le taux de violence et le caractère impulsif chez les jeunes. C’est un apprentissage progressif que les jeunes acquièrent à travers les séances de projection-débat », précise-t-elle.
Sur la relation des jeunes avec les ciné-clubs, Fatma Bchini a affirmé que ces derniers ont pu inculquer la passion du cinéma chez les jeunes et l’habitude de se rendre régulièrement aux séances de projection-débat.