Permettez-moi de rappeler la nécessité d’engager dès maintenant une campagne contre les moustiques. Certains me critiqueraient, pour avoir appréhendé une question « terre à terre ». D’autres préféreraient l’inscrire dans les priorités qui n’attendent pas. Un ministre a cru devoir confier la question à une agence spécialisée, dégageant ainsi les responsabilités des ministères de l’Intérieur, de la Santé, de l’Environnement et les services municipaux. Ce qui a suscité les sarcasmes exprimés sur les réseaux sociaux et les sites internet. Nous ne pouvons multiplier les agences et les services, en relation avec les cibles de l’action gouvernementale, à moins de réviser l’architecture étatique, plutôt pléthorique.
Le citoyen tunisien a été, durant ces dernières années, victime de la propagation des moustiques, dans les différents quartiers, sans exceptions ou presque: l’absence de campagnes de luttes (“larviciding’ et fumigation”), la défection des services municipaux, le relâchement du contrôle de l’Etat et l’accumulation des ordures ont créé un contexte favorable à des invasions de moustiques.
Cela concerne, bien entendu, la qualité de vie du citoyen, mais aussi son droit à la protection contre les épidémies. La lutte contre les moustiques passe par la prévention. L’Etat et les collectivités locales ont un rôle à jouer dans l’aménagement de leurs territoires pour lutter contre les moustiques: drainage, collecte des eaux usées, élimination des décharges sauvages, etc. Il faudrait limiter les lieux de ponte. Les moustiques femelles déposent leurs œufs dans les eaux stagnantes. Pour limiter le nombre de spécimens autour des habitations, il est conseillé de limiter au maximum ces lieux de ponte. Il faudrait, organiser sans relâche, des campagnes de pulvérisation d’insecticides.
Dès maintenant, il faudrait mobiliser les différents services pour organiser des campagnes quotidiennes. Il s’agit d’une urgence, avant l’arrivée de l’été et la hausse des températures. Pour assurer la mobilisation de tous, il faudrait soutenir l’action gouvernementale, par l’élaboration d’un schéma régional en concertation avec les collectivités municipales, établissant une répartition type des compétences entre l’État et les collectivités. Ainsi, le rôle respectif de chaque acteur peut être adapté aux situations locales et favoriser la complémentarité des actions. Dans ce cadre, la charge des différentes actions serait répartie en conséquence et les modes d’organisation existant localement pourraient être maintenus.
Bon exemple à suivre, une campagne de lutte contre les gîtes des moustiques vient d’être lancée, par la municipalité de Tozeur, notamment dans les oasis, les oueds ainsi que les lieux des eaux stagnantes. Différents intervenants participeront à la campagne dont la direction régionale de la Santé publique, le conseil régional du gouvernorat de Tozeur et la délégation régionale du Tourisme.