L’UTICA a accueilli aujourd’hui 30 avril un Forum Economique « Tunisie-Luxembourg: Des partenaires pour le Futur». Cette manifestation organisée par l’UTICA et la Chambre de Commerce du Luxembourg a vu la participation d’une délégation d’opérateurs économiques luxembourgeois venus en Tunisie à l’occasion de la mission économique multisectorielle présidée par SAR le Grand Duc Héritier, Prince Guillaume de Luxembourg, et dirigée par S.E. Etienne Schneider, Vice-Premier ministre, Ministre de l’Economie.
Le Luxembourg, véritable porte pour le marché européen de par sa situation géographique, est un Etat qui malgré sa dimension modeste est classé parmi les pays les plus prospère de la planète comme le confirment ses indicateurs économiques. En effet, après avoir en 2013 enregistré un PIB de 60 milliards de dollars, le Luxembourg a eu le PIB le plus élevé du monde avec 116,700 milliards de dollars dont 46% proviennent du secteur financier faisant de lui l’une des places financières les plus importantes d’Europe. Le Grand Duché est aussi l’un des rares pays européens noté AAA (la note maximale) par les trois grandes agences de notation (Moody’s, Standard and Poor’s et Fitch).
Dans son allocution d’ouverture, Wided Bouchamaoui a déclaré que ce forum constitue une nouvelle opportunité pour développer les relations entres les opérateurs économiques des deux pays. L’expérience et l’expertise du Luxembourg dans le domaine financier pourraient constituer des secteurs porteurs pour cette coopération et la Tunisie ne manque pas d’atouts, a-t-elle ajouté : sa situation géostratégique, l’importance croissante des NTIC dans son Pib (8,5%) et sa transition démocratique réussie militent en faveur de son ambition de devenir une plateforme, un hub régional ouvert sur l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. La coopération entre les deux pays est ainsi appelée à se développer, a déclaré la présidente de l’UTICA, ajoutant que déjà 50 entreprises opèrent en Tunisie.
La signature aujourd’hui d’un accord de coopération entre la Centrale patronale tunisienne et la Chambre de commerce du Grand Duché de Luxembourg est déjà un bon début pour le développement de cette coopération.
Lui succédant, le Grand Duc Héritier, prince Guillaume de Luxembourg, a félicité la Tunisie pour sa transition démocratique réussie ajoutant que la coopération bilatérale entre les deux pays date de 1990 et 5 accords de coopération ont déjà été signés entre 1993 et 2006. L’un des axes de cette coopération est le développement de la micro-finance en Tunisie, axe pour lequel le Luxembourg a affecté un budget de 4 millions d’euros, ajoutant que la coopération triangulaire est prometteuse et qu’elle s’est déjà concrétisée par une coopération Tunisie-Luxembourg-Mali.
Quant à Etienne Schneider, il a mis en relief la situation stratégique de la Tunisie qui constitue un atout de taille pour son développement. Il a fait ensuite un parallèle entre les deux pays qui ont de nombreux points communs : taille, situation géographique centrale, absence de matières premières. Il a ajouté que l’amélioration attendue de la situation économique en Europe ne manquera pas d’avoir un impact positif sur l’économie tunisienne dont les échanges se font à 80% avec l’Europe.
Les secteurs porteurs pour cette coopération sont notamment les NTIC et les technologies vertes. Concernant ce dernier axe, le ministre de l’Economie luxembourgeois a déclaré qu’une coopération est déjà en cours de développement avec le pôle technologique de Gabès dans le cadre de l’assistance technique et l’appui et le soutien technologique à ce pôle. Le projet en question intéresse la recherche sur la valorisation des eaux dans la région de Gabès. Il a conclu en déclarant que la Tunisie pourrait être une plateforme vers l’Afrique pour les entreprises luxembourgeoises et le Luxembourg une porte d’accès vers le marché européens pour les entreprises tunisiennes.
Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, a dans son intervention mis l’accent sur la transition réussie de la Tunisie vers la démocratie. Les enjeux, a ajouté le ministre, restent toutefois importants. En effet, il faut maintenant relever les défis de la stabilité sociale, de l’équilibre des finances publiques, de l’inflation, du chômage et du déséquilibre du développement entre les régions.
Pour relever tous ces défis, il faut une relance économique soutenue, a ajouté le ministre. Cette relance passe par la mise en œuvre de grandes réformes qui sont déjà engagées et intéressent : la loi bancaire, la réglementation des changes, la restructuration des banques publiques, le code de l’investissement, la bureaucratie, l’économie informelle. Toutes ces réformes visent la relance de l’investissement national et international.