Une première dans l’histoire des universités tunisiennes : l’Ecole Supérieure des Sciences Appliquées et de Management (Sesame) a reçu la visite de SAR le Grand Duc de Luxembourg Guillaume et son épouse la princesse Stéphanie, dans le cadre d’un workshop organisé à l’université privée portant sur « La sécurité de l’information électronique : stratégies et projets», le jeudi 30 avril. Si ce workshop a vu le jour c’est à grâce à l’initiative du ministère de l’Economie du Luxembourg et du consulat honoraire du Luxembourg en Tunisie.
Présentant l’événement, Mohamed Marouen, directeur général de Sesame, nous a confié que la thématique abordée par le workshop est très importante étant donné que l’université dispose d’une section d’études sur les Tic et d’ajouter que ce workshop est un espace de rencontre entre les différents hommes d’affaires tunisiens et luxembourgeois. D’ailleurs, le workshop a été suivi par un Networking pour permettre un certain rapprochement entre les deux rives et leur faciliter le contact. Une délégation d’hommes d’affaires y a participé.
Le Directeur de Sesame s’est réjoui de cette première qui s’est déroulée dans les locaux de son établissement tout en jugeant que : « S’ils ont choisi notre université c’est parce qu’ils ont eu des échos sur nos partenariats avec d’autres universités en Europe et sur la qualité de notre enseignement ».
Prenant la parole devant un auditoire composé d’étudiants, professeurs et hommes d’affaires, le ministre de l’Économie luxembourgeois, Etienne Schneider, a affirmé que pendant les dix dernières années, le Luxembourg a connu une véritable révolution avec l’implantation et le développement d’entreprises hautement technologiques et innovantes, notamment dans le secteur du Cloud computing, Big Data ou encore du paiement électronique. « La Tunisie compte plus que 11 millions d’habitants. Ce potentiel de consommateurs est considérable», remarque-t-il avant de s’interroger sur les moyens pour fournir à ce potentiel en nombre de clients un environnement Tic sécurisé selon les normes internationales.
A cet égard, le ministre a déclaré qu’une stratégie a été mise en place par son ministère depuis trois ans dont le résultat est que le Luxembourg mène une politique économique qui intègre les pratiques de sécurité de l’information : « Cette stratégie consolide non seulement la confiance existante mais multiplie l’attrait pour les entreprises locales et internationales », dit-il . Le ministre a affirmé dans le même contexte que le gouvernement doit jouer un rôle de catalyseur dans la problématique de la sécurité numérique.
Suite à cette intervention, la parole a été donnée à François Thill, directeur de la sécurité informatique au sein du ministère de l’Economie du Luxembourg. M. Thill est revenu sur les stratégies et les projets-phares en matière de sécurité informatique au Luxembourg. D’après l’intervenant, en 2014, la sécurité de l’information est plus qu’un travail qui se fait au quotidien, c’est une opportunité : « Nous avons conclu que la sécurité informatique est un sujet qui concerne tout le monde jeunes et adultes », dit-il tout en indiquant que c’est un droit et une nécessité.
« Nous ne voulons pas uniquement des consommateurs mais aussi des gens qui soient actifs », a renchéri le ministre en affirmant la volonté de son ministère de réduire les coûts.
Le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité informatique, M. Naoufel Frikha, quant à lui, est revenu sur l’expérience tunisienne en matière de sécurité informatique. Il a affirmé que la question a été abordée pour la première fois en 1999 suite à la problématique du passage à l’an 2000. De même, le directeur général a passé en revue les différentes missions de l’ Agence nationale de la sécurité informatique, à savoir le contrôle général des systèmes informatiques et des réseaux relevant des divers organismes publics et privés et le développement d’un climat de confiance dans l’utilisation des TIC et de l’internet. Dans le même contexte, il a indiqué que l’agence assiste la justice quand il s’agit de vérifier les preuves numériques.
Imed Ayadi, président de l’association TACT, a évoqué l’importance du domaine TIC dans l’emploi des jeunes. A cet égard, l’intervenant a affirmé que la Tunisie était en avance par rapport à d’autres pays, dans les années 70-80 en termes d’utilisation des technologies de l’information dans le secteur public et privé et de regretter que pendant les dernières années le pays a connu un certain retard dans ce domaine : « Tous les intervenants doivent agir pour rattraper ce retard », indique-t-il. Dans le même contexte, il a rappelé que la Tunisie dispose d’une bonne infrastructure numérique comme les Data centers et la présence de trois opérateurs téléphoniques en Tunisie « chose impensable il y a quelques années », dit-il
« Après la révolution, le secteur des Tic est l’un des rares secteurs qui a continué de créer de l’emploi, soit 6000 et 8000 emplois par an. L’objectif est de passer à 25.000 emplois par an », indique-t-il.