Si économiquement la région de Sidi Bouzid est considérée comme premier producteur de céréales et de produits d’horticulture, culturellement, elle est aussi une attraction touristique incontournable, connue pour son festival de littérature organisé annuellement tous les mois de juillet, son mausolée, son parc familial à la cité El Khadra et son parc du Mont de Lessouda.
Pour valoriser leur patrimoine culturel, historique et artisanal, les villes utilisent des événements spécifiques pour améliorer ou encore pour redorer leur image marketing. C’est ce qu’ont fait le club d’informatique, la maison des jeunes de Mazzouna et l’Association de protection du patrimoine et du développement du tourisme culturel de la région à travers leur premier colloque « Les films documentaires de Sidi Bouzid », organisé en marge du mois du patrimoine, sous un slogan frappant : « Sidi Bouzid ville touristique… Pourquoi pas ! »
Mais qu’est-ce qui empêche l’économie de Sidi Bouzid de décoller ?
La ville de Sidi Bouzid s’étend sur un millier d’hectares et est habitée par 39 915 âmes. Célèbre pour sa culture diversifiée et son riche patrimoine, elle se présente comme un site préférentiel pour le drainage des investissements nationaux et étrangers et un pôle d’excellence d’attraction touristique majeur.
Les organisateurs du colloque ont affiché cette image sur la Toile, accessible à des millions d’internautes, transmettant ainsi un témoignage des divers atouts et des richesses du patrimoine de toute la région.
Selon un rapport de l’Agence de coopération internationale allemande ( GIZ ), préparé dans le cadre de l’élaboration du plan régional de l’environnement et du développement durable à Sidi Bouzid, « le tissu industriel dans la région souffre d’une crise structurelle l’empêchant de devenir un catalyseur réel de l’économie locale et du développement régional. »
Le rapport a précisé qu’outre la crise structurelle, les problèmes se sont compliqués après la révolution, à savoir insécurité et manque de stabilité politique et sociale et ont détérioré les relations avec les marchés internationaux.
Et pour cause. Depuis 2010, nous avons assisté à un naufrage industriel. Pas moins de six entreprises ont mis la clé sous la porte, d’autres ont été acculées au chômage technique ou à la faillite, alors que d’autres ont préféré délocaliser, laissant derrière elles des centaines de travailleurs sur le carreau et une région entière sombrer dans un quasi-marasme économique.
Le rapport a également fait ressortir que l’activité industrielle dans le gouvernorat de Sidi Bouzid se limite à sept entreprises employant 206 travailleurs à Regueb, deux à Jelma employant 60 agents et une seule entreprise industrielle à Menzel Bouzayène et Mezzouna.
Dans ce contexte, plusieurs entreprises culturelles, de jeunesse et éducatives ont pris part à cette initiative « Sidi Bouzid ville touristique… Pourquoi pas! », pour participer au développement économique de la région, en sensibilisant les citoyens à la préservation du patrimoine et à la promotion de l’héritage culturel et archéologique, pour faire connaître les coutumes de la région (costumes, traditions culinaires, jeux traditionnels…) et les spécificités culturelles et touristiques des sites archéologiques de la ville.