Le rapport sur les « Perspectives Économiques en Afrique 2015 » a consacré une note sur la Tunisie. Le document annonce que la croissance économique devrait légèrement progresser pour s’établir à 2.4 % en 2014 contre 2.3 % en 2013. Le rapport ajoute que l’année 2014 a marqué la fin de quatre années de transition politique avec l’aboutissement des processus constitutionnel et électoral, ainsi qu’une vigilance renforcée pour rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire.
Concernant les réformes urgentes programmées pour relancer l’investissement, le rapport estime qu’elles se font attendre, malgré leur importance pour soutenir la transformation structurelle de l’économie et sortir le pays de la crise. Concernant le développement régional, le rapport estime que les disparités régionales continuent de se creuser, malgré les politiques mises en oeuvre depuis l’Indépendance, rendant nécessaire une stratégie globale à moyen et long terme. Toutefois et toujours sur le plan des réformes structurelles, le rapport soutient que l’existence d’une majorité parlementaire devrait permettre le vote des lois stratégiques demeurées en suspens durant la période de transition (2011-14) dans le domaine de la réforme du secteur financier, de la concurrence, de la faillite et des partenariats publics privés (PPP).
Le rapport explique la contreperformance de la croissance économique, notamment, par une conjoncture difficile liée aux difficultés importantes du secteur du phosphate et des hydrocarbures. La production de phosphate s’est établie à 3.79 millions de tonnes en 2014, en hausse de 20 % par rapport à 2013, mais en deçà de l’objectif des 5 millions de tonnes fixé par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG). La production de pétrole a, quant à elle, diminué de 70 000 à 58 000 barils/jour.
L’activité et la productivité de l’industrie non-manufacturière demeurent entravées par des contraintes techniques, l’obsolescence de certains équipements et un mauvais climat social (grèves, manifestations, etc.). Les difficultés des secteurs des mines et des hydrocarbures depuis 2011 ont un coût important, estimé par les autorités à environ 1 % du PIB annuel. Dans ce contexte, la croissance en 2014 a été essentiellement tirée par les services, l’industrie manufacturière et l’agriculture.
Concernant la dette publique (extérieure et intérieure), estimée à 51.7 % du PIB en 2014, le rapport annonce qu’elle devrait atteindre 53 % du PIB en 2015. Sa progression s’avère régulière depuis 2011, en raison de la politique de relance par la demande menée par le gouvernement.
Indicateurs Macroéconomiques
2013 | 2014(e) | 2015(p) | 2016(p) | |
Croissance du PIB | 2.3 | 2.4 | 3 | 4.1 |
Taux de croissance du PIB réel par habitant | 1.2 | 1.4 | 1.9 | 3.1 |
Inflation | 6.1 | 5.5 | 5 | 4.4 |
Solde budgétaire (% PIB) | -4.6 | -4.7 | -4.5 | -4.2 |
Compte courant (% PIB) | -8.4 | -7.9 | -6 | -5.5 |
Source : Données des administrations nationales ; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prévisions (p).