La Tunisie était noyée dans une mer de pétrole et on ne le savait pas. Les différends régimes qui se sont succédés : protectorat, gouvernement de l’Indépendance, dérive du sept novembre et troïka, nous aurait caché cette vérité. Les dirigeants auraient exploité discrètement cette richesse, en auraient tiré profit et l’auraient partagée dans la clandestinité.
Le secret aurait été si bien gardé, que les puissances n’avaient pas impliqué la Tunisie, dans la guerre du pétrole au Golfe. Ils avaient occulté leurs intérêts énergétiques, au Maghreb, ailleurs qu’en Libye et en Algérie.Soyons sérieux et revenons sur terre. La révolution tunisienne ne peut tolérer une telle baliverne. Les acteurs du « printemps tunisien » voient ainsi leurs attentes renvoyées aux calendes.
Le slogan « Wino al-petrole » a opéré un transfert pernicieux des revendications sociales. Ayant réussi l’établissement de sa gouvernance démocratique, la Tunisie devait assurer sa relance économique, pour créer les conditions adéquates pour faire face au chômage, à la précarité et à l’amélioration du pouvoir d’achat.
Les manifestations et sit in « Wino al-petrole ? » occultent les diagnostics de la situation, les vraies attentes sociales et les programmes du gouvernement, pour faire face au défi. Le slogan mis en exergue aurait pour objectif de bloquer l’action socio-économique, au profit d’une campagne électorale, aux relents régionalistes et démagogiques. Ne nommons pas les auteurs de cette dérive, mais suivez les regards.
Prenons la juste mesure de cette campagne populiste, qui pourrait mobiliser le peuple par des promesses fallacieuses. L’opération aurait pour objectif d’exacerber les frustrations et de réactualiser au besoin les préjugés ethniques, sinon une fausse perception de la lutte de classe. La démagogie et l’opportunisme politique, s’érigent désormais en programme de diversion. Sonnent-elles la fin du politique ? Souhaite-t-on mettre en échec la démocratie représentative ? S’agit-il plutôt d’annihiler l’audience des partis victorieux et participant désormais au pouvoir ?
De ce fait, la campagne insidieuse « Wino al-petrole ? », développe un mouvement protestataire contre les élites, les intellectuels et les politiciens, accusés hâtivement d’être éloignés de la réalité populaire. Faudrait-il remettre en cause le rôle de l’intellectuel, qui « assure, selon la définition de Gramsci, le consensus idéologique » et constitue l’avant-garde, en frayant la voie aux mouvements populaires.
Le rôle-charnière qu’on assigne aux politiciens et aux intellectuels en général n’est-il pas de nature à les transformer en « forces organiques » ? La campagne « ouino al-petrole ? », marginalise l’action politique, la réflexion, le débat et le dialogue, qu’elle met en œuvre. Faisant appel à « l’utopie sociale », elle soustrait les problèmes de l’heure et inscrit le discours démagogique, comme alternative aux programmes de relance économique et de développement.
Prenons garde, cette dérive volontaire mise à l’ordre du jour, remettrait en cause la démocratisation tunisienne. Elle arrêterait la veille citoyenne et couperait la société de ses élites. Elle annoncerait pour la Tunisie, une grande défaite idéologique. N’écoutons pas les sornettes. La conscience populaire doit inscrire dans notre réalité politique, un retour aux normes. Remettons nos pendules à l’heure.
Winou el petrole ? n’est que le slogan d’une compagne revendiquant plus de transparence dans la gestion des richesse hydrocarbures mais aussi dans la gestion des fonds de l’état l’octroi des marché et marché public. il s’agit en résumé du slogan dénaturalisé de la « compagne 7el eddoussi »
Cette compagne pour revenir aux sources est un droit garantit par la nouvelle constitution dans l’article 13 de la constitution. La grande majorité du peuple n’ayant pas l’habilité de certains politiciens omniprésent dans les plateaux de télévision expriment simplement et clairement leur droit constitutionnellement garanti d’exercer la démocratie et de discuter des sujets qui sont plu urgent et pesant pour le bon père de famille, le jeune étudiant ou le chômeur qui représente une partie importante de l’électorat.
Utiliser ce potentiel de crispation et d’attente par des parti politiques n’a rien de condamnable surtout si ces mêmes partis ont revendiqué y compris dans leur programmes les points se rapportant au manque de transparence dans l’administration tunisienne. les autres partis sont appelés aussi à s’y intéresser car à moins de faire erreur la raison d’être d’un parti politique est justement de récupérer les attentes des électeurs pour les affiner et les mettre sur table des gouvernements et des responsables d’état. Il ne s’agit pas de manipulation de masse à moins de discréditer tous les politiciens et de les nommer « charlatons ».
A défaut de trouver du pétrole gaz ou tout autre richesse, cette compagne a tout de même le mérite d’avoir remué le dossier des hydrocarbures et de la mauvaise gestion de certains organismes de l’état. Donc loin du populisme ou de la manipulation, il s’agit de l’exercice réelle de l’autorité du peuple et de la démocratisation de la gouvernance. D’autre part, notre classement au rang mondiale de la transparence et de la bonne gouvernance n’est pas très intéressant, les différents audits des ONG le révèlent et parlent même d’une aggravation depuis 2011.
Donc à moins de considérer comme fous , manipulés , opportunistes tous les citoyens Lamda , les organismes internationaux , les politiciens ou certain médias nous avons tous sinon dans la plus grande majorité intérêt à discuter de ses dossiers et à les classer une fois pour toute.
Finalement, le grand risque est justement la banalisation de cette compagne ou les pré-jugés basés sur ses déclencheurs « la manipulation est peut-etre là ? ». L’intérêt est commun, l’exercice est noble , le choix est libre.