Dans quelques années, l’eau sera plus chère que l’or noir. La crise de l’eau est aujourd’hui au centre des enjeux géopolitiques. Elle risque de devenir une source de conflits dans les années à venir.
A Kairouan cette problématique de l’accès à l’eau potable dans le gouvernorat a fait l’objet d’une étude réalisé par le FTDES (Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux). A Kairouan 179 écoles primaires sur les 313 souffrent de l’absence de raccordement à l’eau potable.
Un premier constat : La rareté de l’eau potable dans le gouvernorat de Kairouan constitue une sérieuse menace pour plusieurs activités. Alors que 30 sur 42 écoles situées dans la localité de Sidi Omar Bouhajla souffrent du manque d’eau, dans la délégation El Wasslatiya 26 écoles sur 31 ne sont pas raccordées au réseau hydrique alors que dans la délégation de Chrarda 3 écoles sur un total de 22 n’ont pas accès à l’eau.
Selon le rapport du FTDES, les Associations de gestion de l’eau avaient joué, depuis janvier 2011, un rôle décisif dans la distribution de l’eau. Toutefois, elles sont aujourd’hui confrontées à un déficit important dans leur budget de gestion (Hafouz :100%, El Alaala :95%, Nasserallah : 92%).
Parmi les écoles sans eau potable figurent l’école de Bir Msaken de la délégation de Bouhajla, l’école de Beni Ali Amara de la même délégation qui accueille 140 élèves.
L’école Charfa de la délégation de Sbikha comptant 240 élèves souffre également du même problème soit un déficit budgétaire qui s’élève à 33 mille dinars.
Quant au dispositif des canaux de distribution de l’eau, hormis la Sonede (La Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux) l’étude montre que 35 % de ces canaux sont composés : 11% Majel, 19% de Sahrij et 5% autres.
Par ailleurs, sur sept écoles où des échantillons des eaux usées ont été prélevés conformément aux normes ISO9308, uniquement dans quatre écoles l’eau s’est avérée non potable et impropre à la consommation, indique le rapport : l’école secondaire Haffouz, l’école de Sbikha, Awlad Khalif, l’école Rgoba de Ali Ben Saïd.
Aujourd’hui, les habitants lancent un SOS à l’Etat car ils se sentent abandonnés depuis l’indépendance et souffrent de la crise d’eau potable. Il est important d’intervenir immédiatement, précise le rapport, en pointant du doigt le ministère de l’Education qui devrait lui aussi faire un travail de suivi.
Sur le plan éducatif, 13 écoles primaires n’ont pas fait l’objet d’un suivi sanitaire malgré l’avertissement des éducateurs alors que les enfants sont les principales victimes et sont exposés au danger que l’absence de l’eau potable entraîne, à savoir les épidémies, les maladies graves…
La crise de l’eau et l’absence de contrôle de la santé entraînent de graves lacunes dans la prévention et la sensibilisation, lesquelles induisent de lourdes conséquences, conclut le rapport.
Seul 1% de la consommation d’eau des ménages est destinée à la boisson. Mais dans certains gouvernorats, en particulier à Kairouan, la consommation d’eau fait l’objet d’une polémique et il y a un risque dû au manque d’eau potable. Il faut désormais trouver des solutions en urgence qui contribuent à l’amélioration du bien-être social de l’enfant.