68% des investissements directs étrangers (IDE) en Tunisie proviennent de l’Union Européenne (essentiellement en offshore) contre 14% seulement venant des pays arabes. Les IDE européens génèrent, à eux seuls, plus de 300 000 emplois. Les IDE arabes génèrent beaucoup moins.
Malheureusement, ces chiffres se sont effondrés au fil des 5 dernières années. Les investissements étrangers ont régressé à raison de 5,6% par an, et leur contribution à l’investissement global est passée de 21% en 2007 à 11% en 2014.
Commentant ces chiffres lors d’un atelier sur l’incitation à l’investissement, organisé vendredi à Gammarth (Tunis nord), en marge du 5ème Forum de Tunis pour l’investissement, « TIF 2015 », le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, Yassine Brahim, a indiqué que le flux annuel des investissements directs étrangers (IDE) est relativement limité et ne dépasse guère 2,3% du PIB, alors que dans des pays tels que le Maroc les IDE représentent 6% du PIB. De plus, les IDE ne représentent en Tunisie que 20% du volume global des investissements privés.
Le ministre a ajouté que l’investissement étranger en Tunisie est orienté plus vers le secteur de l’énergie (58% du montant investi) et reste encore concentré dans les zones côtières au détriment des régions intérieures.D’après lui, 5 conditions sont nécessaires pour attirer les investisseurs étrangers vers la Tunisie. Il s’agit, en premier lieu, de garantir la stabilité politique et sécuritaire, impulser la performance économique, améliorer l’infrastructure, travailler davantage sur le capital humain et moderniser le cadre légal et institutionnel. Appelant,à cet effet, à l’accélération du rythme des réformes, fiscale, bancaire et à la promulgation du code des investissements pour clarifier l’environnement des affaires et donner un signal fort aux investisseurs.
De son côté, le président de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK-Tunis), Martin Henkelmann, a reconnu que, nonobstant l’incertitude politique et le problème de paix sociale, «la Tunisie est un site attractif et qu’il présente des avantages au niveau de la proximité de l’Europe et du coût en plus des avantages fiscaux dont bénéficient les investisseurs étrangers. »
Intervenant à son tour, le président de la Chambre tuniso-italienne du commerce et d’industrie (CTICI), Mourad Fradi, est revenu sur la taxe de 15% prévue par le nouveau code des investissements sur les sociétés offshore, estimant qu’elle va pénaliser ces entreprises durant cette période difficile, d’autant plus que celles-ci ne bénéficient pas de facilités d’accès aux financements du système bancaire tunisien.