Suite aux scandales de corruption au sein de la FIFA qui ont conduit son président Joseph Sepp Blatter à la démission le 2 juin, écrit Jeune Afrique, Yaya Issa Hayatou, tout puissant patron de la Confédération africaine de football ( CAF ), sort de son silence, « la conscience tranquille », dit-il, alors que les supputations sur son éventuelle implication dans les enquêtes ouvertes par la justice américaine vont bon train.
Qui est cet homme né à Garoua, au Cameroun, il y a bientôt soixante-neuf ans ? Dans sa dernière édition, Jeune Afrique révèle notamment comment Issa Hayatou a dû se battre contre sa famille pour faire carrière dans le sport.
Basketteur, coureur de fond, professeur d’EPS, président de fédération, puis de la CAF, son ascension est fulgurante, jusqu’à devenir aujourd’hui l’une des personnalités les plus influentes du monde du football. Mais, il assure qu’il ne se présentera pas à la succession de Blatter.
Proche du président de la FIFA (qu’il a affronté en 2002 pour obtenir le siège tant convoité), il le défend aujourd’hui bec et ongles. Ses amitiés sulfureuses- comme avec le Qatari Mohamed Bin Hammam- alimentent les rumeurs.
Jugé souvent autoritaire, poursuit l’hebdomadaire parisien, mais bon gestionnaire, son bilan à la CAF est vanté par ses nombreux amis : jamais l’organisation n’a été aussi riche ; jamais le football africain n’a été aussi populaire dans le monde. Objet de nombreuses accusations- ses ennemis sont aussi très nombreux- Issa Hayatou a finalement décidé de rompre le silence, afin de délivrer sa vérité
« Non, je n’ai peur de rien, car je n’ai rien fait. Ma conscience est tranquille », a-t-il déclaré.
Revenant sur l’attribution du Mondial 2010, que se disputaient le Maroc et l’Afrique du Sud, il a réfuté les affirmations de truquage du Sunday Times. « Truqué par qui ? Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous, les Africains, nous avons fait un tirage au sort pour ne pas donner l’impression que nous étions pour telle ou telle candidature. Nous étions quatre. Nous avons décidé de donner deux voix à l’Afrique du Sud et deux voix au Maroc. Et nous avons tiré au sort. Ismail Bhamjee et Amos Adamu ont tiré le bulletin de l’Afrique du Sud, Amadou Diakité et moi celui du Maroc. C’est la politique de la maison », a-t-il expliqué.
Interrogé sur le fait de savoir s’il compte briguer un nouveau mandat à la tête de la CAF, le Camerounais est resté évasif. « Je le dirai le moment venu », s’est-il contenté de dire.