« Réforme fiscale », tel était le thème du déjeuner-débat organisé, hier, par la Chambre tuniso-néerlandaise pour le commerce et l’industrie ( CTNCI ) avec l’appui de Qatar National Bank (QNB),en présence de Boutheina Ben Yaghlane, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Finances, Laura Baeza, Ambassadeur Chef de la délégation de l’Union Européenne en Tunisie, Mongi Goaied, secrétaire général de la CTNCI, Habib Chehata, Directeur Général de QNB, et de certains membres de la CTNCI.
« Depuis 2011, la Tunisie a essayé de préserver un degré appréciable de stabilité macroéconomique. Et pourtant la situation demeure difficile et la transition économique est loin d’être achevée. Ce qui conduit à un niveau insoutenable à moyen terme et pose des problèmes à résoudre à court terme», a affirmé Mme. Baeza, estimant que la réforme fiscale est un important chantier pour relancer l’économie nationale.
A cet égard, la responsable a préconisé d’assurer un taux de croissance élevée et de dynamiser le vaste chantier des réformes économiques, dont le but est de rétablir un potentiel d’exportation des produits industriels, agricoles et des services, booster les investissements nationaux et étrangers, essentiellement dans les régions de l’intérieur, ainsi que de mettre en œuvre un processus de croissance inclusive.
En effet, l’UE vise, dans ce sens, la mise en place d’un espace économique commun avec la Tunisie, et ce, à travers l’accord de libre-échange complet et approfondi ( ALECA ) qui devrait aboutir à une amélioration des conditions d’accès de biens et services tunisiens et européens dans leurs marchés respectifs, et au développement du climat d’investissement, via le renforcement de l’appui aux réformes économiques. Cet accord couvrirait plusieurs domaines d’intérêt commun, à savoir la défense commerciale, la concurrence, la douane et la facilitation des échanges, l’énergie, les obstacles non tarifaires au commerce, le commerce et le développement durable, les mesures de la protection sanitaires et phytosanitaires ( SPS ), les services et le droit d’établissement et les marchés publics.
Pour sa part, Mme. Ben Yaghlane a fait savoir que la Tunisie passe par une situation socioéconomique assez fragile. « Pour faire face à cette situation et relever les défis, nous sommes tous, Etat et citoyens, responsables, parce qu’aujourd’hui nous n’avons pas d’autres choix que d’avancer ».
Du côté du gouvernement, des chantiers de réformes ont été engagés pour relancer l’économie. Il s’agit, en premier lieu, de l’élaboration de la loi de finances complémentaire ( LFC 2015 ) qui devrait être achevée fin juin courant. Basée sur une approche participative, cette LFC sera axée sur des mesures de relance économique.
La réforme fiscale a également été entamée depuis 2012, en mettant l’accent sur la simplicité, l’équité et la simulation. Il s’agit d’une réforme très approfondie visant à garder des taux de taxation fixes et limités, notamment les taxes douanières et de la consommation qui seront révisés à la baisse.
Pour la lutte contre le commerce parallèle, cette réforme a opté non seulement pour une approche sécuritaire, mais aussi pour une approche interactionnelle des taux de taxation, et ce, afin de stopper l’évasion fiscale.
L’accent a ainsi été mis sur la modernisation de l’administration fiscale, afin de faciliter la mise en œuvre de cette réforme.
A noter que la réforme fiscale sera appliquée sur trois ans d’une façon graduelle.
D’autre part, la secrétaire d’Etat a déclaré que, parmi les chantiers engagés, s’affiche le projet du code de l’investissement qui est déjà élaboré et en phase de discussion, depuis hier, pour qu’il soit soumis à l’ARP dans les plus brefs délais.
Avant de conclure, Boutheina Ben Yaghlane n’a pas manqué de préciser que les investissements néerlandais ont enregistré 300 millions de dinars à fin 2014, réalisés par 75 entreprises générant 12 542 postes d’emplois.
Participant à ce déjeuner-débat, Habib Chehata, DG de QNB, a souligné que le Groupe QNB a été créé en 1964, sa structure de capital est détenue à hauteur de 50% par le Qatar Investment Authority et à 50 % par le secteur privé.
QNB Tunisie a été lancée en 2013, suite à l’acquisition par le groupe QNB de 99,96 % du capital de la Banque tuniso-qatarie ( TQB ). Ce lancement est venu, selon ses propos, conforter la stratégie de développement du groupe et de la marque QNB à l’international.
QNB Tunisie, filiale locale du Groupe QNB et dotée d’un capital de 160 millions de dinars, emploie aujourd’hui plus de 350 personnes et compte 32 agences réparties sur tout le territoire tunisien.
En 2015, QNB Tunisie poursuit sa stratégie d’expansion et ouvre ses deux premières agences QNB First à Tunis et à Sousse, et prochainement à Sfax, contribuant à créer un environnement favorable à l’investissement en Tunisie.
Au final, M. Chehata a affirmé que la participation de QNB à cette rencontre s’inscrit dans le cadre du programme de responsabilité sociale de la banque, exprimant son appui à la Tunisie à travers la participation et le soutien des évènements économiques qui servent l’intérêt général du pays.
Cette participation traduit, de même, l’adhésion de ladite banque à la mission de la Chambre tuniso-néerlandaise, qui œuvre pour le développement des échanges commerciaux entre les deux pays.