En réaction aux mesures adoptées au profit des hôteliers par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, et ce, pour faire face aux éventuelles retombées sur le tourisme tunisien, après l’attaque terroriste contre un hôtel à Sousse, Radhouene Ben Salah, Président de la Fédération tunisienne d’hôtellerie ( FTH ), a déclaré à leconomistemaghrebin.com que les professionnels ont étudié la situation du secteur touristique depuis l’attaque terroriste de Bardo du 18 mars.
Dans ce sens, les difficultés rencontrées depuis cette date ont été étudiées et certaines propositions de mesures ont été déposées au gouvernement pour que les professionnels du secteur puissent fonctionner normalement.
D’ailleurs, la majorité des décisions prises hier par le ministère, fait partie de ces propositions qui n’ont pas été appliquées auparavant. « Au jour d’aujourd’hui, mieux vaut tard que jamais», a estimé M. Ben Salah. Ajoutant que « malheureusement, ces décisions n’ont rien d’exceptionnel, en conséquence, je suis déçu. En effet, on va tenir la réunion de la FTH et de la FTAV pour étudier ces mesures, allant même jusqu’à la fermeture de certains hôtels, causant la mise en chômage de beaucoup de nos employés. Cela serait néfaste pour la situation du pays ».
A noter que le secteur du tourisme emploie 400 mille personnes directement et indirectement, soit environ deux millions de personnes impactées. « Et si jamais ces mesures s’avéraient insuffisantes, il y aurait des problèmes sociaux, et je ne le souhaite pas dans l’intérêt de la Tunisie», continue M. Ben Salah.
En ce qui concerne les retombées sur l’année en cours, le responsable a fait savoir que 2015 sera une année difficile et marquée par des résultats très négatifs, soit environ 40% de pertes par rapport à 2014, engendrant un manque à gagner sur le plan des recettes en devises supérieur à 1000 millions de dinars.
De ce fait, des problèmes seront enregistrés au niveau de la balance commerciale, entraînant des effets négatifs sur le payement des crédits et la part du secteur du tourisme dans le PIB.
En effet, le tourisme est un secteur vital pour l’économie tunisienne, représentant directement 7% du PIB et indirectement 19% du PIB, selon l’étude de l’AFD. « Mais le gouvernement n’a pas l’intention de lui accorder l’importance qu’il mérite», poursuit M. Ben Salah.
« Afin de sauvegarder le secteur, le plus important aujourd’hui est la sécurité au niveau des hôtels, des stations touristiques et des villes, exigeant des décisions sérieuses à appliquer le plus tôt possible et de rassurer les Tunisiens et les étrangers ».
« A cet égard, le ministère de l’Intérieur nous a rassurés. Ses mesures sont en phase d’application, notamment, au niveau des gouvernorats, avec la mise à la disposition des unités hôtelières de 1000 agents armés, et ce, à côté de la police touristique qui va être développée avec des moyens très importants », conclut Radhouene Ben Salah.