Le terrorisme a frappé le cœur du tourisme de la Tunisie et l’expression «La Tunisie est en guerre» a semé la peur dans le cœur des touristes que notre pays attire.
François Fargier, directeur général et expert en communication, qui dirige une Agence web offshore, TALA Consulting a été, cette semaine, l’invité d’une émission de la radio Express Fm.
L’expert en communication de crise a analysé la réactivité du gouvernement face aux deux attentats du Bardo et de Sousse qui ont frappé le secteur touristique de plein fouet, et a mis en lumière les défaillances et les erreurs commises.
«Tout le monde est intervenu à chaud pour essayer de calmer les choses, il fallait se rendre sur place immédiatement et ça a été fait. Néanmoins on a entendu des choses qu’on aurait dû ne jamais entendre comme : « la Tunisie est en guerre ». Voilà une expression qui a frappé le monde entier de plein fouet et a aggravé la situation», a constater François Fargier.
Et de poursuivre : «Maintenant qu’elle est dite alors qu’il fallait réagir un peu plus calmement pour gérer la situation au moment de la crise non pas après la crise, c’est-à-dire que les actions de communication auraient déjà dû être préparées pour être mise en place les heures qui suivent. C’était plus judicieux de lancer un message positif et rassurant du genre :
« Il aurait fallu mettre en place un conseil ministériel sur la plage, lieu du crime, cela aurait été une excellente initiative pour redonner confiance, et dire au monde voilà on est là et qu’on aime le monde entier. C’est ce message qu’il fallait faire passer, un message d’amour et non un message qui véhicule des images de guerres et d’hostilités, de mort, de sang…»
«Il faut dire que la crise a été gérée dans l’urgence ; les choses n’avaient pas été préparées en amont ; Il n’y avait pas eu un cabinet de crise constitué ni de cohésion entre les ministères », fait-il constater.
À présent ce qui est fait est fait, comment alors trouver le juste équilibre entre mener la guerre au terrorisme et en même temps ne pas semer la psychose dans les communautés étrangères ?
Jusque-là, dit M. Fragier, la communication et les campagnes publicitaires télévisées diffusées en Europe pour relancer la destination Tunisie se sont révélées inefficaces, inadéquates et inutiles.
À cet égard, pour l’expert la seule solution c’est l’action : «Il fallait rentrer immédiatement dans l’action, dès que l’attentat a eu lieu on aurait du faire venir les forces de police, les forces armées, les installer pour montrer au monde qu’on a pris la mesure du problème, qu’on agit fortement, qu’on est là et qu’on occupe la scène. Et c’est ça le gros problème, la Tunisie a plutôt laissé voir qu’elle subissait la scène au lieu de l’organiser. »
«Depuis l’attentat de Sousse, on a vu de nombreuses prouesses des forces armées. Il y a eu beaucoup d’actions menées avec un très grand succès contre le terrorisme dont on n’a pas parlé. Il y a eu de très importants succès militaires et on n’en a que très peu parlé», reproche-t-il.
Et pour conclure, l’expert en communication, François Fargier, a conseillé aux hôteliers, aux TO et à tous les intervenants du secteur de ne plus laisser les Tours opérateurs étrangers s’interposer entre eux et les clients. «Ils se doivent d’aller chercher les touristes là où ils sont, de développer du tourisme culturel, et de faire de la propagande publicitaire sur des supports culturels, et il existe bien des chaines TV, des magazines qui sont bien positionnées sur ce créneau, également ils doivent exploiter à fond les réseaux sociaux qui ont un pouvoir considérable.
« La Tunisie doit proposer de nouveaux produits différenciés, élargir le panel des produits et mettre en valeur le tourisme culturel pour sauver le secteur. “La Tunisie regorge de monuments et de sites archéologiques inexploités», a-t-il dit.
Pour ce faire, l’’invité d’Express Fm a conseillé aux hôteliers tunisiens d’avoir leurs propres bases de données pour mieux connaître leurs clients et offrir des produits et des services appropriés et spécifiques à la Tunisie, qualifiant d’inutile de concurrencer le Maroc ou les autres destinations qui ont leurs spécificités propres.