Pour faire un choix en vue des élections municipales date, mode de scrutin, loi électorale, inscription des électeurs… les avis divergent que ce soit du côté des partis au pouvoir, ou du côté des partis de l’opposition.
Rencontré à cette occasion, le secrétaire général du parti Afek Tounes, Faouzi Ben Abderrahmane, a fait savoir que les élections municipales n’auront pas lieu avant le 30 octobre 2016 car elles nécessitent un grand nombre de prérequis parlementaires et juridiques qui devront être discutés à l’ARP.
Selon lui, il faudrait apporter quelques modifications au texte de la loi électorale, comme cela a été discuté lors de la réunion d’aujourd’hui, a-t-il souligné, évoquant entre autres parmi les sujets à débattre les modalités de la décentralisation (les collectivités régionales, locales et puis les districts) et de la déconcentration.
Et de poursuivre : “A mon avis, il s’agit d’un projet qui s’étend sur plusieurs années, mais la problématique qui n’a pas été posée pour l’instant est le coût budgétaire de ces élections : le budget peut-il supporter ce coût sur une année ? Ou bien faut-il le reporter sur trois ans ? Il faut avancer en fonction des moyens financiers du pays”.
Présent lors de ce séminaire, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a déclaré quant à lui : “ La Tunisie a réussi sa transition démocratique comme le prouve la discussion aujourd’hui de la tenue des élections municipales”.
Du côté de l’opposition, la secrétaire générale du parti El Joumhouri Maya Jribi estime que les élections municipales doivent se passer dans les meilleures conditions de transparence, de bonne gouvernance et encadrées par des lois favorisant une meilleure participation à la vie nationale. « Les municipalités doivent être réellement une instance proche du citoyen abstraction faite de ce qu’on a vécu ou on n’a pas vécu”, a-t-elle dit.
Elle a également ajouté que pour l’élaboration de la loi électorale relative aux municipales, “ les élections passées devront servir de modèle quant à l’utilisation de l’argent public d’une manière non transparente sans oublier la problématique de la corruption”.
Et de poursuivre : “ La Tunisie vit un problème de gouvernance, pas uniquement en rapport avec les élections ou avec la loi dite de réconciliation qui d’ailleurs ne réconcilie pas les Tunisiens avec tous les problèmes qu’elle engendre. Nous ne pouvons pas parler de bonne gouvernance, nous pouvons plutôt parler en ce moment d’une volonté politique de faire avancer les choses, qui n’est pas encore là, et pour que toute la société tunisienne soit mobilisée dans la lutte contre la corruption. Mais quand on parle du principe de bonne gouvernance, et si nous sommes sur les bons rails, je dirais que nous pouvons parler d’une loi électorale applicable”.
“ Le débat continue, parce que plusieurs réflexions devront être entamées, notamment sur la nature de l’inscription des électeurs, a affirmé, quant à lui, le ministre de la Justice Mohamed Salah Ben Aissa. Et de s’interroger : “ Comment faut-il procéder pour éviter toutes les lacunes observées lors des élections législatives et présidentielles. Une autre question que, personnellement, je trouve plus complexe : faut-il organiser tout en même temps, quand on parle de nouvelles municipalités, de nouvelles circonscriptions, faut-il penser à un nouveau découpage territorial ? Tout ceci mérite plusieurs réflexions et discussions.”