L’Institut national démocratique pour les affaires internationales ( NDI ) en Tunisie a organisé une conférence de presse ce lundi, afin de présenter les résultats d’une enquête d’opinion nationale menée auprès d’un échantillon de 1 527 femmes tunisiennes provenant de tous les gouvernorats du pays. Une enquête réalisée au mois d’août, avec la collaboration de l’ambassade du Canada en Tunisie.
Le sondage a abordé plusieurs thématiques telles que: la situation générale du pays, les systèmes de santé et d’éducation, l’infrastructure, les violences contre les femmes, la sécurité, l’emploi et l’économie, les médias, la vie politique, la décentralisation, etc.
A l’une des thématiques : la Tunisie est-elle sur la bonne voie ou le contraire? La réponse pour 71.3% des femmes sondées a été négative alors que 21.4% des interrogées pensent que la Tunisie va dans la bonne direction.
Mais sur le plan personnel, le problème majeur auquel la femme se heurte quotidiennement, selon un grand nombre d’entre elles, est la cherté de la vie (22.1%), tandis que d’autres pensent que l’allocation chômage devrait être une priorité pour le gouvernement.
Toutefois, la sécurité revient à la seconde place du classement, avec 38% des femmes qui pensent que l’Etat devrait fournir plus d’efforts la concernant. L’éducation se place au 4 ème rang, après le niveau de vie et la lutte contre le terrorisme.
Pour le système éducatif, 31% des interviewées disent avoir des enfants en âge scolaire, 59% des femmes ne sont pas du tout satisfaites du système éducatif, contre 14% qui ont exprimé le contraire.
Diminuer le nombre des grèves, encadrer les enseignants, ne plus imposer les cours particuliers, améliorer les infrastructures, lutter contre la violence et l’indiscipline, font partie des priorités pour améliorer l’enseignement.
Sur un autre sujet sensible qui est la violence faite aux femmes en Tunisie, 23% des femmes interviewées déclarent avoir déjà été victimes de violence. La mobilisation de chacune est plus que nécessaire, 80% de ces femmes disent avoir subi des violences psychologiques et verbales, 40% des violences physiques, 19.4% des pressions économiques, 10.3% sociales et 3.1 sexuelles.
D’autres disent qu’elles ont été victimes de harcèlement, 88.6% ayant subi des agressions dans des lieux publics et 4.8% dans le milieu du travail.
Alors la question se pose forcément : que fait l’Etat pour ces femmes victimes de violence ? Y-a-t-il des lois pour les protéger ? 22.8% d’entre elles déclarent que la cause de la femme est considérée comme secondaire. Selon elles, la femme est marginalisée, c’est pourquoi la loi n’est pas appliquée.
Mais que fait-on finalement ? La réponse réside dans l’adoption de lois fermes pour stopper la violence contre les femmes, des peines contre les agresseurs, des campagnes de sensibilisation à travers les médias, la restauration de la sécurité. Concernant la sécurité, 52.4% d’entre elles disent qu’elles se sentent moins en sécurité dans les lieux publics, 10.2% dans les transports en commun.
Les résultats de l’enquête révèlent que la femme continue de payer le plus lourd tribut, ne faut-il donc pas des lois plus fermes pour la protéger ?